2 décembre 2010

CITATION DU JEUDI !

« Nous sommes les confidents non seulement des avariés et des éclopés de toute espèce mais aussi des inquiets, des agités, des désespérés. Le pauvre, l'abandonné sentent qu'ils peuvent se confier à nous puisque nous sommes souvent seuls à les consoler ».

« Manet et le tueur, deux facettes d'une même médaille, le génie lumineux d'un côté, son reflet obscur de l'autre, le soleil noir. Manet invisible (puisque mort) mais omniprésent, après lequel court le tueur, lui aussi pour l'instant, en tout cas, encore invisible. Dans une course-poursuite forcément perdue d'avance, il jalonne son parcours de victimes innocentes chacune utilisée comme un objet pour servir ses desseins … ».

« Victorine, l'entendit-il prononcer d'une voix faible après un silence de mort. Un jour elle est venue chercher des couleurs. Je l'ai reconnue parce qu'elle ressemblait à celle du « Chemin de fer » … Curieux comme à chaque fois Manet l'a représentée avec une tête différente. Et pourtant on la reconnaissait. Quel tempérament … Cette longue collaboration entre le peintre et son modèle ressemblait à s'y méprendre à une histoire d'amour ».


10 AVRIL 1885. Dans une bastide d'Aix-en-Provence, la gendarmerie découvre une reconstitution macabre du Déjeuner sur l'herbe, le célèbre tableau de Manet, réalisée avec des cadavres. A Paris, le jeune Dr Corbel lutte chaque jour contre la syphilis et les maladies pulmonaires au chevet des laissés-pour-compte. Mais son destin va basculer avec l'apparition dans son cabinet de l'envoûtante Obscura, échappée de l'enfer des maisons closes, qu'un client avait fait poser quelques mois plus tôt telle Olympia, autre sulfureuse œuvre de Manet... Une fresque policière, autour d'un des tableaux les plus scandaleux de l'histoire. Mais surtout un formidable roman à climat qui nous plonge au cœur du XIXe siècle, des sommets de la société à ses bas-fonds, de l'exubérance de la nuit à la sérénité d'un atelier de peinture, des balbutiements de la médecine légale aux vertiges de la clinique du Dr Blanche, génial aliéniste et grand amateur de peinture. Car ne faut-il pas avoir perdu la raison pour considérer la mort comme une œuvre d'art ?


Obscura – Régis Descott – JC Lattès Éditions


3 commentaires:

Mangolila a dit…

Troublante histoire! Je note!

Belledenuit a dit…

J'ai hâte de lire ton avis dessus :)

Nanne a dit…

@ Mango : Histoire troublante et captivante autour de la folie et de l'art ! A découvrir ...

@ Belle de Nuit : A la bourre sur tout, même sur les réponses ;-D