19 novembre 2011

LE CLAN DES SICILIENS

  • Father - Vito Bruschini - Buchet & Chastel Éditions



"C'était une nuit sans lune. Un ciel noir comme de l'encre, percé de milliards de petits points lumineux, pesait sur les champs de la campagne sicilienne. On eût dit qu'il suffisait d'étendre la main pour toucher le fleuve de la Voie lactée. Cette lueur permettait de distinguer les contours des montagnes à l'horizon. La chaleur du jour avait laissé place à une brise marine, et la magie de ce paysage, si âpre et si sévère le jour, s'adoucissait dans le parfum des citrons et des fleurs d'oranger".

Sous la voûte étoilée d'une Sicile éclatante mais rude, austère, le village de Salemi est le témoin mutique des passions humaines. Au cœur de cette campagne brûlée par un soleil incandescent, l'aube du 20ème Siècle semble se peindre avec le sang, la sueur, les larmes et les peines de ses habitants les plus fragiles, les plus précaires, les plus vulnérables. Peu s'intéressent réellement à leur funeste sort. Surtout pas l'aristocratie locale, toute puissante sur ces terres arides. Parmi eux, le prince Ferdinando Licata apparaît - comme à contre-courant -, sensible à la condition misérable des plus humbles. Étrange personnage que ce prince qui tranche avec la noblesse sicilienne. C'est sans doute le mélange subtil de ses aïeuls tout à la fois insulaires et anglo-saxons qui le rend plus compatissant, plus compréhensif, plus conciliant vis-à-vis des revendications populaires en ces années de disette. Bien que d'extraction aristocratique, le prince Licata cultivait un esprit libertaire et un sens profond, singulier de l'équité. Cultivé et raffiné, intelligent et diplomate, il savait négocier avec ses coreligionnaires aussi bien qu'avec ses métayers. "Les nobles de la région considéraient Ferdinando Licata comme un extravagant. En outre, ils ne comprenaient pas pourquoi il refusait le titre de don, alors qu'il en avait doublement la légitimité ; d'une part, il descendait d'une famille aristocratique et, d'autre part, il se trouvait à la tête d'une société composée de nobles et de paysans. Mais Ferdinando préférait se faire appeler patri par ses protégés, car il était comme un père pour eux. Et, en échange, la communauté du territoire reconnaissait son autorité avec une vénération qui touchait au fanatisme". Cependant, ce prince disposait de méthodes peu orthodoxes pour asseoir sa réputation et son pouvoir auprès des plus démunis de ses concitoyens. Il n'hésitait pas à souffler le chaud et le froid pour arriver à ses fins en affaires, et faire plier les
plus coriaces de ses adversaires. Tous les moyens étaient bons pour obtenir ce qu'il désirait, du chantage aux pires sévices.

Aux années sèches, stériles et improductives, vont se succéder d'autres périodes,
plus sombres, plus calamiteuses, plus douloureuses encore pour chacun. L'arrivée du fascisme en Italie avec son cortège de haine, de violence, d'intolérance, semant terreur et horreur partout dans le pays va bouleverser l'ordre des choses. La puissance tutélaire du prince Licata, son charisme auprès des déshérités, la crainte mêlée de respect qu'il faisait naître chez ses pairs, gênaient beaucoup de monde à Salemi et alentours. La région était désormais entre les mains d'une bande de voyous, nervis du pouvoir en place et désireux d'en imposer à la population par la répression et la barbarie. C'est aux États-Unis que le prince Licata trouvera refuge, pour mieux revenir et rendre justice. "La plus grande mystification de la violence est de prétendre éradiquer le mal. En réalité, elle ne fait qu'alimenter la haine et le ressentiment".

Avec "Father" de Vito Bruschini, le lecteur suit deux histoires qui se croisent et s'entrecroisent pour finir par se rejoindre en un point de jonction et n'en faire qu'une : la grande histoire. La première de ces histoires est celle de la Sicile au seuil de la dictature fasciste, dans les années 1920 - 1921. Au travers du quotidien des habitants de Salemi, village agricole et pauvre, l'auteur revient sur les relations complices et complexes - voire alambiquées - de l'aristocratie locale avec leurs régisseurs et ouvriers agricoles. La Sicile, île du bout du bout de la botte italienne, a toujours vécu en marge, selon ses lois, ses coutumes, ses rites, faisant fi du pouvoir insulaire et officiel. Terreau propice à l'éclosion de sociétés parallèles, secrètes et puissantes, c'est naturellement là que se développera et se nourrira la mafia. Et malheur à qui oserait contrevenir à son organisation, ou s'opposer à sa suprématie.

La seconde histoire commence en 1939, date à partir de laquelle les événements changent la donne en Italie et en Sicile. Les mesures coercitives à l'encontre des Juifs, des opposants au Duce - communistes ou démocrates -, incitent beaucoup de personnes à fuir le pays et à trouver refuge aux États-Unis, devenant ainsi une terre d'accueil pour ces opprimés. Et parmi eux, les mafieux sont venus grossir les rangs des familles déjà installées.

Si la première partie de "Father" alterne entre les années 1920 et 1939 pour mettre en place personnages multiples et actions, la seconde se focalise sur la création et l'expansion de Cosa Nostra, organisation mafieuse créée par des Siciliens qui ne supportaient plus la prégnance des Irlandais dans leurs affaires. Ainsi, la conjonction entre fiction et réalité historique est faite. A partir de là, Vito Bruschini revient sur le poids de la mafia dans la préparation du débarquement Allié en Sicile en 1943, et sur la légende selon laquelle Lucky Luciano y aurait joué un rôle déterminant en incitant les parrains locaux à participer à la libération de l'île moyennant des avantages politiques conséquents. Si l'ensemble se lit aisément, il n'empêche pas les longueurs propres à tous premier romans et qui - parfois - alourdissent la forme au détriment du fond, captivant à plus d'un titre.

D'autres blogs en parlent : A propos de livres, Un coin de blog, Les livres que j'aime, Belle de Nuit ...D'autres, peut-être ?! Merci de vous faire connaître que je vous ajoute à la liste.

229 - 1 = 228 livres dans ma PAL ...


"Father" de Vito Bruschini a été lu dans le cadre de la Rentrée Littéraire. Encore une fois, je tiens à remercier Abeline Majorel du site Chroniques de la rentrée littéraire et la maison d'éditions Buchet Chastel pour la découverte de ce roman.

2 novembre 2011

QUE LIRA-T-ON EN NOVEMBRE ?

En retard, comme d'habitude ces derniers temps, mais cela n'empêche pas de faire le tour des sorties en format poche pour le plaisir de (re)découvrir tous les petits et grands trésors littéraires.
  • 10 / 18
Dessine-moi un parisien - Olivier Magny

Parisien ? Une insulte pour certains, un Graal pour d'autres. Qu'il soit origine ou destination, Paris c'est sûr façonne ses habitants. Olivier Magny propose ici une plongée dans le monde étrange des parisiens et nous donne enfin de bonnes raisons de les aimer ou de les détester. Au programme : mauvais esprit et auto-dérision portés par un auteur 100% parisien. Alors... Parisien ?

Le guérisseur - Inge Ash Wolfe

Delia Chandler, 81 ans : égorgée. Michael Ulmer, 26 ans : mutilé au marteau. A Port Dundas, petite commune du Canada, on n'a jamais connu une telle horreur. Mais plus que la violence, c'est l'absence de trace de lutte et d'effraction qui inquiète la police. Un pacte macabre unissait-il le tueur à ses victimes ? A la poursuite d'un ange de la mort, la chasse à l'homme commence... « Vous êtes dans les mains d'un maître. Le Guérisseur est une révélation à la fois sombre, surprenant et totalement fascinant. » Mo Hayder


Paris vs New York - Vahram Muratyan

Varham Muratyan se décrit comme un amoureux de Paris et compare la capitale française à New-York, à travers des illustrations qu'il poste presque chaque jour sur son blog. Directeur artistique et membre d'un studio de graphisme, il croque et compare les symboles des deux villes monde. Quand New-York aime les bagels, Paris préfèrera les baguettes. Quand Carrie portera une longue chevelure blonde, Amélie s'accommodera d'une coupe courte et brune. Magali Gruet, 20 minutes en ligne


Descente aux grands crus - Paul Torday

Le jeune Wilberforce aime dorénavant tellement les grands crus qu'il commence chaque journée en s'interrogeant sur celui qu'il va déboucher chez lui, ou sur celui qu'il va acheter parmi les cartes les plus sublimes des restaurants londoniens. Mais comment en est-il arrivé là ? Un soir, Wilberforce obsédé par son boulot, riche et replié sur lui-même sort de sa boite d'informatique pour rentrer chez lui. Par hasard, il découvre les caves de Francis Blake. Un lieu où le vin, l'hospitalité et l'affection coulent à flot. Il va être initié à une vie que jamais il n'aurait imaginée : l'amitié, l'aventure, la légèreté des familles aristocrates anglaises semblent lui offrir la possibilité de parvenir à accepter l'existence et même de tomber amoureux. Mais les meilleurs crus peuvent vous laisser un goût amer dans la bouche et Wilberforce va apprendre que les caves renferment des secrets moins savoureux que les vins et que la passion a un prix. Chroniques de quatre millésimes de sa vie, voici le récit éblouissant et marquant d'une histoire d'obsession et de dépendance, de loyauté et de trahison.


Le projet Bleiberg - David S. Khara

« Depuis hier, je ne suis plus aussi sûr d’avoir envie de crever, du moins, pas avant d’avoir tiré cette histoire au clair. Et en plus, j’ai de la monnaie à rendre. » 1942. Pologne. Camp de Stutthof. Le chef suprême de la SS rencontre secrètement le
scientifique en charge du plus important projet du 3e Reich. De nos jours. États-Unis. Jay Novacek, jeune trader new-yorkais, dépressif et alcoolique, reçoit la visite de deux émissaires de l’armée. Son père, haut gradé de l’US Air Force, vient d’être assassiné. Aussitôt, la C.I.A. dépêche une pétillante recrue pour protéger le fils du défunt. Au même moment, près de la base de Langley en Virginie, un agent du Mossad abat un espion à l’issue d’un interrogatoire musclé. Muni de nouvelles informations, il se rend vers son prochain objectif : un certain Jay Novacek. Venue des heures les plus sombres de l’Histoire, une terrible machination se met en branle, menaçant l’humanité tout entière. N’est-il pas déjà trop tard pour l’arrêter ?

La nuit glaciale du kaamos - James Thompson

Kittilä, Laponie, extrême nord de la Finlande, à la veille de Noël. Une actrice sublime, Sufia, est trouvée morte dans un champ de neige, le corps atrocement mutilé. L'inspecteur Kari Vaara découvre très vite des indices désignant un suspect principal et pense boucler l'enquête rapidement. Mais certains détails ne collent pas... d'où viennent ces mystérieuses traces de larmes retrouvées sur le visage de Sufia, dont l'ADN ne correspond pas à celui du suspect ? Dans ce polar noir, très noir, Kari Vaara mène l'enquête, confronté à la violence de la Finlande profonde. L'obscurité implacable de la nuit polaire, le kaamos, et le froid extrême du cercle arctique poussent à la dépression, au suicide et au meurtre... Vaara va devoir affronter un passé qui le rattrape.


Perdu dans un supermarché - Svetislav Basara

Qui prétend que s'interroger sur l'absurdité de notre condition est une activité morose ? Pour preuve du contraire, voici une vingtaine de très stimulantes histoires où l'on apprend comment on peut réussir un crime parfait, ce qui passe par ta tête de quelqu'un qui est en train de tomber de ta tour Eiffel, comment on retrouve sa mère enlevée par tes marchands d'esclaves, ce qui arrive à un homme enfermé la nuit dans un supermarché où il s'est perdu, ce qui peut se passer tors d'une boum fatale, et bien d'autres aventures loufoques où l'intelligence est à la fête.

  • Livre de Poche
Je suis le dernier Juif - Chil Rajchman

Chil Rajchman a 28 ans quand il est déporté à Treblinka en octobre 1942. Séparé de
ses compagnons à la descente du train, il échappe aux chambres à gaz en devenant tour à tour trieur de vêtements, coiffeur, porteur de cadavres ou "dentiste". Le 2 août 1943, il participe au soulèvement du camp et s'évade. Après plusieurs semaines d'errance, Chil Rajchman se cache chez un ami près de Varsovie. La guerre n'est pas finie. Dans un carnet, il raconte ses dix mois en enfer. A la Libération, il est l'un des 57 survivants parmi les 750 000 Juifs envoyés à Treblinka pour y être gazés. Aucun camp n'avait été aussi loin dans la rationalisation de l'extermination de masse. Ce texte, publié pour la première fois, est unique. Écrit dans l'urgence, avant même la victoire sur les nazis, il s'inscrit parmi les plus grands.

Le pays de mon père - Wibke Bruhns

En août 1944, l'officier Hans Georg Klamroth est exécuté, pendu à un croc de boucher, pour complicité dans l'attentat contre Hitler. Trente-cinq ans plus tard, en regardant un documentaire à la télévision, sa fille, Wibke, qui ne l'a pratiquement pas connu, tombe sur sa silhouette au procès. C'est le point de départ de ce livre exceptionnel. Wibke Bruhns décide de percer son secret et de reprendre le fil de l'histoire. Il va lui falloir vingt ans pour tout exhumer : les albums de photos, la correspondance et les témoignages. À partir de ce matériau familial, l'auteur compose un récit historique sans équivalent, de la veille de la Première Guerre mondiale à la victoire des Alliés.Wibke Bruhns refuse de se faire procureur. Elle ne célèbre pas non plus son père en " héros de la résistance antinazie ". Elle cherche à comprendre un homme, et à travers lui un peuple, pris dans l'engrenage totalitaire. Une chronique familiale qui se lit comme un roman.


Ne vous retournez pas - Maud Tabashnik

Stan Levine (le héros du Cinquième jour) vient d'être nommé au commissariat principal de Milwaukee. Depuis huit ans celui qui a été l'un des flics les plus gradés de New York a quasi disparu, errant comme un zombie à la recherche du psychopathe qui a tué sa fille. Alors qu'il entrevoit enfin la possibilité de vivre et peut-être d'aimer resurgit Nichols, alias Lacy, qui signe son retour par deux meurtres horribles. Au même moment des attentats islamistes frappent l'Amérique profonde, que l'agent double Dan Barrilan du FBI ne parvient pas à éviter. Pour Nichols c'est un nouveau signe de Dieu qui va lui permettre de défier Levine et d'accomplir sa grande oeuvre de rédemption par le sang...


Après la mousson - Selina Sen

Selina Sen prend pour décor de ce premier roman mené tambour battant les faubourgs de New Delhi, où se sont installés en 1947, après avoir fui le Bengale, les grands-parents de ses deux héroïnes. Chhobi, la sœur aînée, qu'occupent essentiellement ses projets professionnels, tente de veiller-tant bien que mal-sur la jeune, ravissante et impulsive Sonali. Leur mère, dont le mari militaire en poste dans l'Himalaya est mort des années auparavant, se bat vent debout contre la solitude et la difficulté des temps. En cette année 1984, celle de l'assassinat d'Indira Gandhi par ses gardes du corps sikhs, l'insécurité et l'inquiétude règnent.
Dadu le grand-père, muré dans la nostalgie de ses terres perdues avant la Partition, n'est plus d'aucun soutien, seule la présence lumineuse de Dida, la grand-mère, cuisinière émérite et protectrice du foyer, adoucit la vie quotidienne de cette lignée de femmes. L'arrivée de Sonny, un fils de famille, dans la vie de la belle Sonali va perturber l'équilibre précaire de la maisonnée. Séduite et abandonnée par le fringant jeune homme, Sonali se jette dans les bras d'un de ses cousins, un obscur marin, qu'elle épouse. Le nouveau mari embarque sur un bateau à la cargaison plus que suspecte, qui disparaît corps et biens. Sonali veut obtenir réparation: révélant une force de caractère insoupçonnée, elle se lance avec les femmes de sa famille dans une enquête qui les conduira à rien moins que des trafics d'armes et des malversations financières. Si le roman de Selina Sen se lit comme un récit d'aventures souvent rocambolesques, il décrit surtout, à travers une famille ordinaire, les mutations d'une société indienne où les jeunes générations prennent en main leur destin. Après la mousson est aussi un livre flamboyant, profondément ancré dans son territoire: la langue ciselée de l'auteur y restitue à merveille la saveur des mets, les couleurs des étoffes et le chatoiement de la ville.

Juste avant l'hiver - Françoise Henry

Prague, 1969. Dans un café, la patronne, acariâtre et jalouse, épie sa jeune serveuse. Elle assiste en voyeuse à l'éclosion et au massacre d'un amour, qui lui rappelle une blessure de jeunesse. À travers une poignée de personnages, immergés dans un angoissant huis-clos, c'est tout le cauchemar d'un régime politique qui nous est restitué.


La jungle - Upton Sinclair

En 1906, la parution de
La Jungle provoque un scandale sans précédent : Upton Sinclair y dévoile l’horreur de la condition ouvrière dans les abattoirs de Chicago aux mains des trusts de la viande. La Jungle est bientôt traduit en dix-sept langues tandis que l’auteur, menacé par les cartels mais porté par le mécontentement populaire, est reçu à la Maison-Blanche par le président Théodore Roosevelt. Une enquête va confirmer ce qu’avance Sinclair et donner lieu à une vague de réformes qui touchent la vie économique toute entière. La Jungle, par sa puissance d’évocation, par sa sincérité, transforment le message humanitaire en épopée.

  • Folio
Hammerstein ou l'intransigeance - Hans-Magnus Enzensberger

" La peur n'est pas une vision du monde. " C'est par ces mots qu'en 1933, Kurt von Hammerstein, chef d'état-major général de la Reichswehr, résolut de tourner le dos à l'Allemagne nouvelle, et à Hitler devenu chancelier. Issu d'une très ancienne lignée d'aristocrates prussiens, Hammerstein méprisa profondément l'hystérie funeste où s'engageait son pays. On voulut ignorer son avertissement, et c'est en vain que le général, de complots en dissidences, tenta de freiner le désastre. Jusqu'à sa mort en 1943, Hammerstein aura préservé son indépendance, raidi dans une intransigeance devenue héroïque. Ses sept enfants eurent eux aussi des destins singuliers, prenant parti, au fil de rencontres inattendues, pour la résistance
intérieure. Le livre du grand écrivain allemand Hans Magnus Enzensberger n'est une biographie qu'en apparence. Car il s'agit d'" une histoire allemande ", un récit tissant par mille moyens divers les destins individuels et le devenir collectif. Modeste devant la science historique, Enzensberger a choisi la liberté du narrateur : "même en dérapant à l'écart des faits, on peut fort bien parvenir à des vues justes ". Et lorsqu'il dialogue avec les morts, Enzensberger, en véritable sorcier, invoque les esprits. A travers la multitude de ces vies qui se croisent, s'éveille le fantôme de la catastrophe allemande, révélant la décomposition de la république de Weimar, le passage de la vieille Prusse à l'ordre nouveau, la sournoise complicité de l'Allemagne avec l'Union soviétique, l'échec de la résistance, la folle association de l'idéologie la plus fanatique et du cynisme le plus froid. C'est parce qu'il a un sens aigu de ce qu'est un destin qu'Enzensberger nous offre ici un grand livre.

L'écuyer mirobolant - Jérôme Garcin

"En équitation comme dans l'armée, Étienne savait combien c'eût été vain de vouloir casser les rebelles, soumettre les acariâtres, et qu'il était impossible d'atteindre la légèreté par la force, le brillant par la colère. Même les étalons les plus impérieux, il ne les avait pas combattus. Au contraire, il n'avait eu de cesse de vouloir les comprendre pour mieux s'en faire des alliés. Quel que fût le cheval, il n'aspirait qu'à se passer des aides. Il rêvait en effet de régner sans poids ni appuis, par le seul souffle de la botte, la caresse du cuir et la profondeur de l'assiette. Monter n'était plus alors une activité physique, c'était une pensée pure, un acte de foi."


Les vieilles - Pascale Gautier

Il y en a une qui prie, une autre qui est en prison, une autre encore qui parle à son chat, et certaines qui regardent les voisines de haut en buvant leur thé infect. Leurs maris ont tous disparu. Elles sont vieilles, certes, mais savent qu'elles pourraient bien rester en vie une ou deux décennies encore, dans ce pays où il n'est
plus rare de devenir centenaire. Alors elles passent leur temps chez le coiffeur, à boire et à jouer au Scrabble, à essayer de comprendre comment fonctionne un téléphone, à commenter les faits divers, à critiquer leur progéniture qui ne vient pas assez, à s'offusquer de l'évolution des mœurs... Elles savent que le monde bouge, et qu'elles devraient changer leurs habitudes, mais comment faire, à leur âge ? Aussi, l'arrivée de Nicole, une "jeunesse" qui entame tout juste sa retraite, et l'annonce d'une catastrophe imminente, vont perturber leur quotidien. Ce nouveau roman de Pascale Gautier est irrésistible par sa fraîcheur, sa volonté de prendre avec humour le contre-pied de certaines idées reçues sur la vieillesse. On y retrouve avec délectation la causticité et la liberté de ton qui caractérisent ses précédents textes.

L'horizon - Patrick Modiano

«Il suivait la Dieffenbachstrasse. Une averse tombait, une averse d'été dont la violence s'atténuait à mesure qu'il marchait en s'abritant sous les arbres. Longtemps, il avait pensé que Margaret était morte. Il n'y a pas de raison, non, il n'y a pas de raison. Même l'année de nos naissances à tous les deux, quand cette ville, vue du ciel, n'était plus qu'un amas de décombres, des lilas fleurissaient parmi les ruines, au fond des jardins.»


Les petits ruisseaux - Pascal Rabaté

Chaque jour, Edmond et Émile, deux petits vieux, s'installent au bord de la rivière pour pêcher. Le temps s'écoule paisiblement entre les chats, les jeux télévisés et les souvenirs. Mais «c'est pas parce qu'on a passé l'âge de la gaudriole épicée qu'il faut faire maigre jusqu'au trou»...
Un album drôle et sensible, ode à la liberté et au plaisir.


Le petit prince - Joann Sfar / Saint-Exupéry

Joann Sfar met son art au service du livre de son enfance. À la fois fidèle au récit d'Antoine de Saint-Exupéry et libre de son mouvement, l'auteur du
Chat du Rabbin donne un corps à l'aviateur, un sourire au petit prince. Il nous offre une œuvre inclassable, encensée par la critique et les lecteurs, restituant avec grâce et générosité l'esprit du texte original.


Saga Maorie : Haka - Utu - Caryl Férey


Il y a vingt-cinq ans, Jack Fitzgerald s'est engagé dans la police néo-zélandaise avec l'espoir de retrouver sa femme et sa fille, mystérieusement disparues. Aujourd'hui capitaine de la police d'Auckland, il cherche à travers les affaires du quotidien un lien qui pourrait le délivrer de sa névrose. La jeune fille que l'on vient de retrouver
morte sur une plage n'est que le premier d'une effroyable série de cadavres... Secondé par Ann Waitura, une jeune et brillante criminologiste, Fitzgerald mène l'enquête jusqu'au chaos final. Exilé en Australie après une terrible engueulade avec son ami Fitzgerald, Paul Osborne rentre dès qu’on lui apprend la nouvelle : le chef de la police d'Auckland aurait abattu un chaman maori soupçonné de meurtres atroces, avant de se donner la mort. Or, non seulement le cadavre du chaman n'a jamais été retrouvé, mais Fitzgerald n'était pas du genre à se suicider. Spécialiste de la question maorie, l’ancien bras droit de Fitzgerald est chargé de remonter la piste. Dans un climat social et politique explosif, épaulé par une jeune légiste fraîchement débarquée en Nouvelle-Zélande, Osborne devra affronter le spectre de Hana, son amour d'enfance, mais surtout le utu des ancêtres du « pays aux longs nuages blancs ».

Le frelon noir - Franck Sallis


Dans les années 60, à la Nouvelle-Orléans, Lew Griffin rencontre une jeune femme, une journaliste blanche dans un bar. Quelques minutes plus tard, elle est assassinée sous ses yeux... En cette période de tensions raciales où chaque incident peut mener au chaos, Lew Griffin décide de mener l'enquête et s'allie à un flic. Ensemble ils vont essayer de mettre fin à cette boucherie mais surtout de comprendre pourquoi un sniper embusqué sur les toits sème la mort dans les rues de la ville. Trente ans plus tard, Lew Griffin raconte.
  • Points Seuil
Cent seize chinois et quelques - Thomas Heams-Ogus

En 1941, à la suite des Juifs et des Tsiganes, les Chinois d'Italie sont internés dans la région des Abruzzes, au pied de la montagne du Gran Sasso. Quelques 116 Chinois vont ainsi passer trois ans, confinés en semi-liberté, comme une masse indistincte, sans comprendre réellement les raisons de leur internement, si ce n'est l'immense folie de Mussolini. Oubliés de tous, ils seront incarcérés jusqu'en 1943.

D'une Allemagne à l'autre - Günter Grass

Du 1 janvier 1990 au 2 février 1991, Günter Grass a peu écrit, sauf dans son journal. Celui-ci couvre les mois décisifs qui verront se réunifier l'Allemagne. Le futur prix Nobel de littérature dessine, réfléchit, dialogue, jardine, cuisine, voyage entre RFA et RDA, mais aussi entre l'Allemagne d'hier et la nouvelle, avec des crochets vers sa région natale et les capitales européennes.

L'enfant des livres - François Foll

Au XVIe siècle, dans une France secouée par les guerres de religions, Martin, un orphelin de onze ans, est le souffre-douleur de son oncle imprimeur. Un soir, il tombe sous le charme d'Isabelle, un ange blond fille d'un imprimeur protestant. Témoin du martyre de sa famille lors de la Saint-Barthélémy, Martin est traumatisé et devient l'apprenti d'un humaniste. Ensemble, ils sillonnent les routes de France. Moult combats, rencontres et retrouvailles vont tracer le destin de Martin, l'enfant des livres.

La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler - Michel Folco

Michel Folco, que l’on connaît pour ses romans hauts en couleurs, en inventions, et en trouvailles narratives, rencontre cette fois un personnage bien réel, trop réel. Et
quel personnage ! Celui par qui tant d’injustices et de malheurs vont naître, Adolf Hitler. Mais Michel Folco n’est pas un biographe, même si ses ouvrages sont minutieusement documentés. Avec toute sa fantaisie, son humour décapant, il s’applique à nous conter comment le plus banal des enfants peut receler le plus effrayant des monstres. Le roman, ici, dépasse tous les livres d’histoire. L’auteur n’avait pas craint de mettre en scène Napoléon ou Freud. Il a choisi de monter la barre d’un cran. Mais c’est la face mystérieuse et partiellement inconnue d’Hitler qu’il aborde : son enfance et sa jeunesse, dont nous savons peu de choses. La force de l’ouvrage tient à la banalité du personnage. Bien sûr, ses origines furent incertaines. Bien sûr, son talent était médiocre. Bien sûr, sa mère mourut trop jeune. Bien sûr, ses passions n’avaient rien de flamboyant ni d’exceptionnel. Mais, au fur et à mesure qu’on avance dans ce livre étrange grandit un personnage dont la détermination, peu à peu, nous perturbe. Car on ne peut décrypter l’enfance d’Hitler sans imaginer son avenir, sa puissance destructrice, la fascination qu’il exercera sur une grande part de son peuple, lui qui est si peu fascinant. Et c’est tout le talent de Michel Folco que de se glisser dans cet interstice : pourquoi le plus ordinaire des hommes en lui recèle-t-il Hitler ?

Casanova, l'homme qui aimait vraiment les femmes - Lydia Flem


Entre Casanova et nous, il y a deux siècles de malentendu. On le croyait un Don Juan de salon, il est l'ami des femmes et l'un des plus grands écrivains du XVIIIe siècle. Le Vénitien se jette dans l'existence sans rien vouloir en retour, sinon la plus scandaleuse des récompenses : le plaisir. Pour les femmes, Casanova est un homme disponible. Généreux, il ne connaît la volupté que lorsqu'elle est partagée. A la fin de son existence, exilé dans un château de Bohême, cet amoureux de la langue française écrit treize heures par jour l'Histoire de ma vie. Pour Casanova, le vrai bonheur est alors dans la mémoire du temps retrouvé. Lydia Flem célèbre l'insolent héritage de Giacomo Casanova : au-delà du plaisir il y a encore du bonheur.

25 octobre 2011

DE LA VIGNE AVANT LE VIN ...

En attendant d'en avoir fini avec une période un peu délicate, je vous laisse avec quelques photos prises au hasard de mes promenades dans les vignobles de ma région ...








































































15 octobre 2011

OAKLAND, MON SANG, MA PASSION !

  • Bienvenue à Oakland - Éric Miles Williamson - Fayard Éditions


"Rien ne me rend plus heureux que de vivre dans un trou, et je dois dire que j'ai vécu dans des sacrés trous de merde. J'ai vécu dans des cabanons de jardin qui puaient l'engrais et la tondeuse à essence, dans des entrepôts de matériaux de construction où j'inhalais des gaz d'échappement à longueur de nuit, dans des box soi-disant aménagés mais qui en fait ne l'étaient pas, avec sol en béton et établis branlants contre les murs, dans des relents de pisse de chat et d'opossums crevés. Ou alors, quand je trouvais à me garer sans avoir à me soucier des flics, des voisins, des commerçants et des veilleurs de nuit, je pionçais à l'arrière de mon break. Mais là, franchement, je suis le plus heureux des hommes".

Dès les première lignes de "Bienvenue à Oakland" Eric Miles Williamson donne le ton de son roman. Il sera noir, pessimiste, grave, sérieux, glauque, véhément, violent, âpre, cynique, obscène, sans concession pour rien ni pour personne, à commencer par celui qui parle. T-Bird Murphy. Sans-abri parce que trop pauvre pour se payer la caution d'un appartement, mais pas clochard parce que survivant, végétant, stagnant grâce à de petits boulots sur les chantiers, dans les décharges municipales ou dans des stations services. Fils supposé de prolétaire irlandais, élevé à la va comme je te pousse dans les ghettos noirs et mexicains d'Oakland face à San Francisco par une bande de Hell's Angels, entre un père se tuant à la tâche pour pas grand chose en poche et une mère plus chaude que les braises d'un volcan en éruption, T-Bird Murphy a cru pouvoir s'extraire de son milieu d'origine. Il a voulu passer de l'autre côté de la barrière. Vivre là où l'herbe est plus verte, où les maisons sont pimpantes, où les voisins sont cordiaux, où les femmes sont belles et pas vulgaires, qu'elles ne tapinent pas contre une dose de came ou pour un casse-croute, où les voitures sont propres et bien entretenues. Vivre normalement. Comme les nantis, les Happy Few, les Happy People de San Francisco. Se dire un instant qu'entre lui et eux, les barrières étaient tombées, les verrous avaient sauté. Désespoir. Désillusion.
"Ils me foutaient la gerbe, parce que leur monde était à une telle distance du mien, tellement barré dans les étoiles, que c'est tout juste si j'avais droit, de temps à autre, à une petite culotte en soie en dentelle qui ne sortait pas du centre commercial du coin. Mais je voulais une adresse, un numéro de téléphone, une vie normale et sans surprise. Je voulais une télévision que je pourrais regarder tous les soirs de la semaine, un lit et des rideaux. Je voulais être heureux, aussi heureux qu'eux. Aussi heureux qu'eux".

Entre lui et les autres, le fossé était encore plus grand, encore plus profond, encore plus malodorant, encore plus pestilentiel, encore plus répugnant que ce qu'il avait bien pu imaginer dans ses pires cauchemars. Misère, dénuement et rage. La Sainte et sordide Trinité d'un quart-monde à l'occidentale qui refuse obstinément de dire son nom de crainte de choquer. La triste et amère réalité d'un échec, celui de l'American way of life, le fameux rêve américain que chaque immigré porte en lui, envers et contre tout. L'univers de T-Bird Murphy se réduit au triptyque alcool - déchéance humaine - humiliation sociale. Comme un ascenseur pour l'échafaud. Ou une descente aux enfers ! A Oakland, l'avenir vous tourne le dos, quoi qu'il arrive.
"Quelque part, je sais que l'humanité n'est pas aussi immonde que celle dont j'ai pu faire l'expérience. Je sais que le pus, la gangrène et les marécages ne sont pas la condition naturelle du cœur de l'homme, mais les fruits de la désillusion, que les déchirements cannibales sont la conséquence, non la cause, la réaction désespérée de cœurs dépouillés, dévorés, mais battant toujours. J'ai vu des hommes que je connaissais - et parfois des femmes -, je les ai vus se détruire jusqu'au suicide, se réduire à la laideur sub-humaine d'un Norman à Tokyo - désespérés, ils se chiaient dessus et souillaient tout ce qu'ils touchaient. J'ai vu la noirceur de Duke, à genou chaque fois qu'il était bourré, suppliant le fantôme de sa femme de revenir à la maison coucher à ses côtés, de l'aimer comme elle l'aimait avant de tomber amoureuse d'un Dieu idéal, parfait et moqueur. J'ai vu mon père, Pop, perdre une femme après l'autre, je l'ai vu perdre sa dignité et tuer de rage, à taper sur quelque chose, n'importe quoi, pour tenter de guérir ses cicatrices qui ne se refermeraient jamais, ses plaies cancéreuses de l'espoir déçu. {...} Et cette liste n'en finit pas. Franchement, c'est tellement triste que c'en est presque insupportable".

Bien sûr, même en plein marasme, au fond du trou le plus noir, dans la plus grande
détresse, il y a les amis, les potes de boisson, des soirs de mémorables cuites, Shapiro, Jorgensen, Ed le Juif, Blaise, Louie le barman du Dick - établissement incontournable, lieu des fiestas alcoolisées à s'en rendre malade, à en crever sur pied. Et puis, il y a aussi les autres. Tous ceux qui se mettent sur votre chemin pour vous pourrir la vie, la rendre encore plus détestable, plus infecte, plus infâme. Et quand on met les uns et les autres dans la balance, sûr qu'elle penchera plus souvent du côté du pire. "C'est mieux de détruire que de construire, qu'il disait. Les effets sont permanents et sublimes. Éternels".

A ceux et celles qui souhaiteraient lire "Bienvenue à Oakland" sans vraiment savoir de quoi il retourne, je leur parlerais de Louis-Ferdinand Céline et de Bukowski, avant tout ! Car c'est tout cela à la fois, "Bienvenue à Oakland" d’Éric Miles Williamson. L'univers nihiliste, cynique et désabusé de Céline et de Bukowski !

Dans ce roman, l'espoir est de trop. En fait, il n'y a pas d'espoir. Ou si peu. Et le seul espoir d'échapper à sa condition misérable est de mourir vite. Et peu importe la manière. Si possible, sans trop de souffrance et de violence. Parce que pour vivre à Oakland, face aux lumières de San Francisco, mais côté entrepôts crasseux et
rues sordides, où tout ce qui gêne la vue, dérange la vision édulcorée de la upper middle class américaine, perturbe l'équilibre d'un monde doré sur tranche, est aussitôt relégué là-bas, de l'autre côté de la baie, dans le ghetto. Ici, les Noirs, les Portoricains, les Mexicains, les Blancs peuvent s'entretuer. Personne ne s'en soucie ! T-Bird Murphy a grandi ici, à Oakland. Il a tout vu, tout vécu, tout entendu dans ces rues sales, sinistres, lugubres, dangereuses et menaçantes. Il a surtout connu le pire, la galère, la misère noire et poisseuse, aussi noire que peut l'être le fond du désespoir.

Durant les quatre cents pages de ce roman social, T-Bird Murphy - dans un long monologue - nous plonge dans son existence misérable. Sa mère, avide de sexe et prête à tout pour s'en sortir, passant d'un homme à un autre. Son père - Pop -, à tou le moins celui qui l'a reconnu comme son fils, pauvre bougre s'échinant à la station
Mowhak pour rien, si ce n'est le mépris, le dédain, la morgue des voisins, des clients et des femmes rencontrées. T-Bird Murphy, quant à lui, a tout fait pour subsister, ramasseur de crottes de chiens ou conducteur de benne à ordures. Il a vécu dans la mouise et n'a récolté que des ennuis.

Par la voix de T-Bird Murphy, Éric Miles Williamson nous parle de la lutte des classes stricto sensu. Ici, les pauvres doivent lutter, se battre pour se maintenir à flot, exister, surnager et ne pas sombrer dans les abîmes de la misère. Au pays de L'Oncle Sam, la pauvreté n'a pas la cote et l’État Providence n'est pas de mise. L'auteur nous rappelle que le paupérisme est encore et toujours d'actualité, prégnant dans nos sociétés occidentales et que l'ascenseur social est décidément en panne généralisée.

D'autres blogs en parlent : Polar noir, La ruelle bleue, Pierre Faverolle, un polar, Oreille interne, L'accoudoir, Ys, Claude Le Nocher, Valériane, Plume, Corine, Yan, Jérôme, Polardeuse ... D'autres peut-être ?! Merci de vous faire connaître par un petit mot, que je vous ajoute à la longue liste des lecteurs.

230 - 1 = 229 livres dans la PAL ...



"Bienvenue à Oakland" a été lu dans le cadre des chroniques de la rentrée littéraire 2011. Encore merci aux éditions Fayard et à Abeline Majorel pour cette lecture et découverte surprenante, mais captivante !

6 octobre 2011

PUTAIN, CINQ ANS DEJA !


Déjà cinq ans ! Et dire que j'allais presque oublier l'anniversaire de cet endroit qui tient lieu de blog et me rappelle régulièrement la promesse faite de venir vous lire et partager mes lectures avec vous.

Cinq ans que je me tiens - non pas derrière le comptoir d'un tripot, d'une guinguette ou d'un salon de thé -, mais derrière le clavier de mon ordinateur pour vous parler des livres lus, aimés, adorés, vénérés ou d'auteurs idolâtrés, adulés, parfois même divinisés. Inutile de vous les nommer, vous les connaissez ou soupçonnez les noms et les origines !

Cinq ans que je parcours la blogosphère, souvent en toute discrétion et sans écrire un commentaire, juste pour le plaisir de découvrir les billets de ceux et celles qui - comme moi - aime lire, lire et lire encore et toujours.

Cinq ans que vous me faites partager vos émotions littéraires par vos cris du cœur ou vos coups de gueule.

Cinq ans que vous m'ouvrez l'horizon littéraire sur d'autres lectures que les miennes, que vous me racontez d'autres écrivains, d'autres époques, d'autres mondes qui me sont parfois inconnus et dans lesquels je pénètre avec plaisir et curiosité.

Cinq ans que je suis bien parmi vous ... Alors, je sais que je vais continuer de faire un bout de chemin en votre compagnie. Même si le temps m'est précieux et compté, je ne veux surtout pas arrêter cette grande et belle aventure virtuelle !