- Aya de Yopougon - Marguerite Abouet / Clément Oubrerie - Bayou Gallimard
"Allez, coupez le son, refermez votre journal et oubliez un instant les rapports de tous les organismes à sigles. Toutes ces boîtes de Pandore qui ne cessent de nous commenter l'Afrique en nous accablant de chiffre, affreux, de courbes tristes et de coups d'État à répétition. L'Afrique, ce n'est pas seulement ça, et même, tenez-vous bien, si, si, je vous assure, mais si, puisque je vous le dis, c'est tout le contraire. L'Afrique ce sont des jolies filles très malignes qui vont gazer au "Ça va chauffer" ou au "Secouez-vous" et se laissent embrasser à l'Hôtel des mille étoiles pendant que d'autres s'enferment pour devenir médecin. L'Afrique, ce sont des papas qui s'appellent Ignace ou Hyacinthe et des mamans un peu guérisseuses sur les bords. A Yopougon en Afrique, Côte d'Ivoire, comme partout ailleurs (plus qu'ailleurs ?), on s'engueule, on se réconcilie, on rit, on pleure, on danse, on cherche une issue à tout ça et on offre du Nescafé aux sexy génitos".
Bienvenue à Yopougon, quartier populaire et hauts en couleurs d'Abidjan, pompeusement baptisé Yop City. Dans ce quartier, tout le monde se connaît, se fréquente, parce que chacun est le cousin - proche ou éloigné, réel ou fictif - de l'autre. Yopougon est comme une grande famille. Autour de Aya, gravite son petit monde peuplé de ses parents - Ignace et Fanta -, d'Adjoua et de Bintou, ses deux meilleures amies.
Aya est une jeune fille de dix-neuf ans qui a de l'ambition. Contrairement à ses deux amies, elle veut faire de longues études de médecine. Elle ne veut surtout pas finir en séries "C" - coiffure, couture, chasse au mari - comme la majorité des filles de son âge et de sa classe sociale. La grande difficulté est que son père ne l'entend pas de cette oreille. Les longues études sont réservées aux garçons. D'ailleurs, il a d'autres aspirations pour Aya. Il veut lui présenter le fils de son patron. Le pauvre Moussa Sissoko est un idiot qui passe son temps à gazer dans les maquis de Yopougon, et à dépenser l'argent de son riche père, propriétaire des bières Solibra, celles de l'Homme fort !
A Yopougon, les jeunes filles flirtent avec de jeunes gars et se donnent des rendez-vous au clair de lune sur la place du marché - l'hôtel aux mille étoiles - pour découvrir et vivre l'amour. Aya, elle, est une fille sérieuse. Elle ne cherche ni petit ami, ni mari. Elle ne veut que continuer ses études. Parce que Aya est intelligente, elle a compris que les études lui donneront l'indépendance et le droit de choisir sa vie. Et tant pis si les hommes lui courent après dans la rue, si Moussa Sissoko - le crétin - la trouve à son goût, si Hervé - le cousin de Bintou - en est secrètement amoureux, si Mamadou - le don juan de Yopougon - s'intéresse de près à elle. Aya viendra en aide à son amie Adjoua, tombée enceinte involontairement et obligée d'épouser cet imbécile de Moussa - le garçon le plus bête et le plus riche d'Abidjan - pour sauver la face.
Avec le tome 1 de "Aya de Yopougon" on découvre une autre Afrique, très loin des clichés servis habituellement par les médias ou les ONG. Ici, pas de guerres inter-ethniques, pas de coups d'État militaire, pas de pandémies, pas de famines. Non. Dans "Aya de Yopougon", c'est le quotidien d'un quartier de la classe moyenne d'Abidjan. Parce que, chassez de votre esprit qu'en Afrique les gens sont différents des Européens. Ils ont les mêmes rêves, les mêmes vies, les mêmes soucis, les mêmes joies, les mêmes peines, les mêmes espoirs. Sauf qu'en Afrique, il faut compter avec le poids des traditions, des mœurs, des usages persistants dans la société. Les filles sont surveillées, chaperonnées, encadrées par leurs frères, leurs pères. Seuls, les garçons ont des droits, celui de draguer dans la rue, de sortir le soir, de faire des études. Et quand ce joli monde ne marche pas droit, c'est avec des raclées pour tout le monde que cela se règle. L'homme - le père, le frère, le mari, l'amant - est le maître chez lui.
Dans "Aya de Yopougon" les riches sont très riches et très actifs. Ils aiment se montrer et étaler leurs biens pour frimer et impressionner par leurs relations politiques leur entourage. Les riches sont méprisants et arrogants. Corrompus aussi. Comme on les voit trop avec leurs vêtements parisiens, leur argent dépensé à tort et à travers, ils suscitent des convoitises. Les riches en Afrique veulent être comme les riches en Europe, respectés et influents.
Dans ce premier tome on y parle de la vie et de l'avenir des jeunes, des espoirs des parents, de l'amour aussi. On y traite des relations parents/enfants, homme/femme, mère/fille, mais aussi des guérisseurs, des faiseuses d'ange, des dangers et des risques de l'amour à l'adolescence. On y retrouve une Afrique belle, dansante et chantante, pleine de vie, de drôlerie, d'humour et de fantaisie. Une Afrique jeune qui veut vivre libre et indépendante, qui connaît les mêmes problèmes que partout ailleurs dans le monde. Une Afrique qui tente de se fabriquer un avenir malgré les freins, nombreux.
Les dessins de Clément Oubrerie sont simples avec un tracé léger et aux couleurs chaudes comme le climat de la Côte d'Ivoire. En fin de premier tome, on trouve le lexique ivoirien, pour traduire le langage coloré et fleuri de cette savoureuse BD. On apprend en quelques lignes à comprendre la signification des motifs d'un pagne, à réaliser un cocktail de jus de gingembre ou une sauce d'arachide, ou encore comment draguer efficacement. En bref, ce premier tome de "Aya de Yopougon" est un vrai concentré de bonheur, de joie avec des petits bouts de mots et d'expressions typiques qui illuminent notre lecture.
Beaucoup de lectrices ont aimé, dont Saxaoul qui a adoré la fin, Tamara, Kathel est séduite par cette BD et la liste des fans continue sur le Blog-o-Book ...
Bienvenue à Yopougon, quartier populaire et hauts en couleurs d'Abidjan, pompeusement baptisé Yop City. Dans ce quartier, tout le monde se connaît, se fréquente, parce que chacun est le cousin - proche ou éloigné, réel ou fictif - de l'autre. Yopougon est comme une grande famille. Autour de Aya, gravite son petit monde peuplé de ses parents - Ignace et Fanta -, d'Adjoua et de Bintou, ses deux meilleures amies.
Aya est une jeune fille de dix-neuf ans qui a de l'ambition. Contrairement à ses deux amies, elle veut faire de longues études de médecine. Elle ne veut surtout pas finir en séries "C" - coiffure, couture, chasse au mari - comme la majorité des filles de son âge et de sa classe sociale. La grande difficulté est que son père ne l'entend pas de cette oreille. Les longues études sont réservées aux garçons. D'ailleurs, il a d'autres aspirations pour Aya. Il veut lui présenter le fils de son patron. Le pauvre Moussa Sissoko est un idiot qui passe son temps à gazer dans les maquis de Yopougon, et à dépenser l'argent de son riche père, propriétaire des bières Solibra, celles de l'Homme fort !
A Yopougon, les jeunes filles flirtent avec de jeunes gars et se donnent des rendez-vous au clair de lune sur la place du marché - l'hôtel aux mille étoiles - pour découvrir et vivre l'amour. Aya, elle, est une fille sérieuse. Elle ne cherche ni petit ami, ni mari. Elle ne veut que continuer ses études. Parce que Aya est intelligente, elle a compris que les études lui donneront l'indépendance et le droit de choisir sa vie. Et tant pis si les hommes lui courent après dans la rue, si Moussa Sissoko - le crétin - la trouve à son goût, si Hervé - le cousin de Bintou - en est secrètement amoureux, si Mamadou - le don juan de Yopougon - s'intéresse de près à elle. Aya viendra en aide à son amie Adjoua, tombée enceinte involontairement et obligée d'épouser cet imbécile de Moussa - le garçon le plus bête et le plus riche d'Abidjan - pour sauver la face.
Avec le tome 1 de "Aya de Yopougon" on découvre une autre Afrique, très loin des clichés servis habituellement par les médias ou les ONG. Ici, pas de guerres inter-ethniques, pas de coups d'État militaire, pas de pandémies, pas de famines. Non. Dans "Aya de Yopougon", c'est le quotidien d'un quartier de la classe moyenne d'Abidjan. Parce que, chassez de votre esprit qu'en Afrique les gens sont différents des Européens. Ils ont les mêmes rêves, les mêmes vies, les mêmes soucis, les mêmes joies, les mêmes peines, les mêmes espoirs. Sauf qu'en Afrique, il faut compter avec le poids des traditions, des mœurs, des usages persistants dans la société. Les filles sont surveillées, chaperonnées, encadrées par leurs frères, leurs pères. Seuls, les garçons ont des droits, celui de draguer dans la rue, de sortir le soir, de faire des études. Et quand ce joli monde ne marche pas droit, c'est avec des raclées pour tout le monde que cela se règle. L'homme - le père, le frère, le mari, l'amant - est le maître chez lui.
Dans "Aya de Yopougon" les riches sont très riches et très actifs. Ils aiment se montrer et étaler leurs biens pour frimer et impressionner par leurs relations politiques leur entourage. Les riches sont méprisants et arrogants. Corrompus aussi. Comme on les voit trop avec leurs vêtements parisiens, leur argent dépensé à tort et à travers, ils suscitent des convoitises. Les riches en Afrique veulent être comme les riches en Europe, respectés et influents.
Dans ce premier tome on y parle de la vie et de l'avenir des jeunes, des espoirs des parents, de l'amour aussi. On y traite des relations parents/enfants, homme/femme, mère/fille, mais aussi des guérisseurs, des faiseuses d'ange, des dangers et des risques de l'amour à l'adolescence. On y retrouve une Afrique belle, dansante et chantante, pleine de vie, de drôlerie, d'humour et de fantaisie. Une Afrique jeune qui veut vivre libre et indépendante, qui connaît les mêmes problèmes que partout ailleurs dans le monde. Une Afrique qui tente de se fabriquer un avenir malgré les freins, nombreux.
Les dessins de Clément Oubrerie sont simples avec un tracé léger et aux couleurs chaudes comme le climat de la Côte d'Ivoire. En fin de premier tome, on trouve le lexique ivoirien, pour traduire le langage coloré et fleuri de cette savoureuse BD. On apprend en quelques lignes à comprendre la signification des motifs d'un pagne, à réaliser un cocktail de jus de gingembre ou une sauce d'arachide, ou encore comment draguer efficacement. En bref, ce premier tome de "Aya de Yopougon" est un vrai concentré de bonheur, de joie avec des petits bouts de mots et d'expressions typiques qui illuminent notre lecture.
Beaucoup de lectrices ont aimé, dont Saxaoul qui a adoré la fin, Tamara, Kathel est séduite par cette BD et la liste des fans continue sur le Blog-o-Book ...