- Le train de l'Orient-Express - Vladimir Fédorovski - Livre de poche n°30967
"De Monte-Carlo à Vienne, de Paris à Saint-Petersbourg, de Madrid à Constantinople, ce "train des rois, roi des trains" allait faire fantasmer tant d'écrivains, comme Agatha Christie, Valery Larbaud, Paul Morand, Pierre Mac Orlan ; tant de belles intrigues, tant de princes, de grands ducs, de lords et de ces milliardaires, sans oublier les magnats hongrois et les boyards roumains possédant de tels domaines que l'un d'eux dit un jour : "L'Orient-Express met trois heures à me traverser". Mais, plus qu'un train de luxe, l'Orient-Express est l'emblème d'une Europe qui s'est faite avant l'heure, ouvrant ses portes aux hommes d'affaires et d'État, aux célébrités ou tout simplement aux amoureux du voyage". Voyager avec l'Orient-Express c'est traverser le temps et l'histoire de l'Europe, lorsque celle-ci faisait et défaisait les alliances stratégiques. Le premier trajet de l'Orient-Express date de 1883, du 15 octobre pour être très précis. Parti de Paris pour se rendre à Constantinople, l'Orient-Express traversait l'Europe en moins d'une semaine.
Constantinople devenue Istanbul, capitale de l'immense Empire Ottoman, s'étendant de l'Anatolie à l'Algérie en passant par le Liban, la Syrie, l'Irak, le Proche-Orient et la Tunisie, est une ville mythique et magique. Située à la confluence entre le monde occidental et le monde oriental, Constantinople n'en n'était pas moins une mégapole complexe où se côtoyaient toutes les cultures, toutes les modes, toutes les religions. Mais l'avènement de la Belle Époque, la montée du capitalisme fastueux et l'exploitation ferroviaire allaient changer la face de l'Orient. Les occidentaux allaient voyager plus facilement, apportant avec eux d'autres mœurs et une nouvelle façon de vivre. Surtout, l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand le 28 juin 1914 à Sarajevo allait faire capituler ce colosse aux pieds d'argile qu'était l'Empire Ottoman. Et l'extension des réseaux de chemin de fer de l'Orient-Express jusqu'au Hedjaz allait menacer l'autorité du chérif Hussein de La Mecque qui verra là une excellente occasion de se délier du Sultan Abdülhamid II et de se rapprocher des Britanniques.
En 1930, la durée du trajet Paris-Constantinople n'est plus que de 57 heures. C'est l'époque de l'entre-deux. Tout le monde oublie - pour un temps - les horreurs de la Grande Guerre, pour se jeter à corps perdu dans les Années Folles. L'Orient-Express suit le mouvement. Pourrait-il faire autrement, lui qui ne transporte dans ses voitures que les grands de ce monde ? Grâce aux airs du jazz naissant, du fox-trot, du one-step, du tango, il en oublierait presque - ce train légendaire - que l'Armistice du 11 novembre 1918 a été signé dans la voiture n°2419, transformée en bureau, pour le maréchal Foch. C'est dans une débauche de luxe due à l'Art Nouveau que l'Orient-Express franchira l'Europe des années 1930. Les grands noms de la décoration se pencheront sur ses voitures bleu nuit et dorées pour le faire resplendir de mille feux. Daum, Gallé, Lalique, Majorelle, tous fourniront une part de leur immense savoir-faire pour faire de ce train exceptionnel un lieu unique en son genre. "Au beau milieu de cet assemblage disparate et baroque de mots, de pensées, se forgeau l'Art nouveau. Des meubles raffinés furent créés avec placage de bois précieux, marqueterie, incrustation, sur des thèmes divers, animaux, plantes, arbres, fleurs et lianes. Majorelle, pour les meubles, et les frères Daum pour la verrerie subirent l'influence du verrier et céramiste Emile Galle et de l'école de Nancy, eux-mêmes inspirés par l'art japonais et extrême-oriental". Marlène Dietrich, par son cosmopolitisme européen, sera le symbole parfait de l'Orient-Express, icône de la beauté, de l'élégance et de la culture. C'est par sa voix que l'auteur entendra pour la première fois le nom de l'Orient-Express.
Si ce train a transporté tous ceux qui ont pu compter dans le monde des arts, du spectacle et de la politique, il a aussi été celui des espions. Car si ce train a participé à la légende romanesque de Mata-Hari, il a été plus sérieusement un nid d'espions soviétiques à la solde de Staline. Le plus célèbre d'entre eux reste Leonid Eitingon qui fera de ses compartiments de l'Orient-Express un des hauts lieux de rencontre des agents du Kremlin et des mondains distingués. Ce va-et-vient des espions de tous les pays d'Occident et d'Orient a largement inspiré une certaine grande dame du roman policier, grande voyageuse et passagère incontournable de l'Orient-Express, Agatha Christie.
En entreprenant la lecture du "Roman de l'Orient-Express" de Vladimir Fédorovski, j'avais une furieuse envie de voyager à peu de frais à travers l'Europe et le temps, dans l'un des plus beaux trains du monde. Prenant pour prétexte la quête des origines familiales d'un couple de jeunes new yorkais - Anna et Kaï - originaires du vieux continent, l'auteur nous raconte l'histoire de ce train fascinant. Chaque chapitre est l'occasion d'une halte culturelle et historique de l'Orient-Express et des régions traversées. A chaque chapitre, c'est tout le passé d'un monde disparu qui renaît sous nos yeux. Celui de la vieille Europe, avec ses monarques et ses aristocrates dignes et orgueilleux, sa jeunesse ivre de liberté, sa société en pleine métamorphose. L'Orient-Express, train des têtes couronnées et des personnages biens nés, a suivi le cours de l'histoire de l'Europe en s'adaptant à chaque grand tournant. De Lawrence d'Arabie, participant au soulèvement du monde Arabe, à Mistinguett et Maurice Chevalier, chantant, dansant et amusant la clientèle huppée de l'Orient-Express, sans oublier les couples illustres tels que Cocteau et Radiguet, Diaghilev et Lifar, tous ont emprunté - à un moment ou à un autre de leur existence privée ou professionnelle - les services de ce somptueux train pas comme les autres.
Mêlant imaginaire et grande histoire, Vladimir Fédorovski nous fait découvrir le parcours de ce train unique. Grâce à la magie qui se dégage du "Roman de l'Orient-Express" servie par une écriture vive et intelligente, on visite quelques grandes villes telles que Venise, Prague, Budapest qui se révèlent à nos yeux de lecteur dans leur splendeur passée. Bien que l'on prenne plaisir à la lecture de ce roman, l'histoire fictive de ce couple vient un peu casser l'atmosphère créée par le passé prestigieux de l'Orient-Express et n'apporte rien de plus à ce roman très bien écrit et remarquablement documenté. Car l'auteur, par sa faconde, sa culture immense et son passé de diplomate a su donner à ce roman le ton juste, celui d'une fresque historique qui a traversé tout le 20ème Siècle et faire rêver beaucoup de monde.
Une vidéo résumant l'histoire de l'Orient-Express :
Constantinople devenue Istanbul, capitale de l'immense Empire Ottoman, s'étendant de l'Anatolie à l'Algérie en passant par le Liban, la Syrie, l'Irak, le Proche-Orient et la Tunisie, est une ville mythique et magique. Située à la confluence entre le monde occidental et le monde oriental, Constantinople n'en n'était pas moins une mégapole complexe où se côtoyaient toutes les cultures, toutes les modes, toutes les religions. Mais l'avènement de la Belle Époque, la montée du capitalisme fastueux et l'exploitation ferroviaire allaient changer la face de l'Orient. Les occidentaux allaient voyager plus facilement, apportant avec eux d'autres mœurs et une nouvelle façon de vivre. Surtout, l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand le 28 juin 1914 à Sarajevo allait faire capituler ce colosse aux pieds d'argile qu'était l'Empire Ottoman. Et l'extension des réseaux de chemin de fer de l'Orient-Express jusqu'au Hedjaz allait menacer l'autorité du chérif Hussein de La Mecque qui verra là une excellente occasion de se délier du Sultan Abdülhamid II et de se rapprocher des Britanniques.
En 1930, la durée du trajet Paris-Constantinople n'est plus que de 57 heures. C'est l'époque de l'entre-deux. Tout le monde oublie - pour un temps - les horreurs de la Grande Guerre, pour se jeter à corps perdu dans les Années Folles. L'Orient-Express suit le mouvement. Pourrait-il faire autrement, lui qui ne transporte dans ses voitures que les grands de ce monde ? Grâce aux airs du jazz naissant, du fox-trot, du one-step, du tango, il en oublierait presque - ce train légendaire - que l'Armistice du 11 novembre 1918 a été signé dans la voiture n°2419, transformée en bureau, pour le maréchal Foch. C'est dans une débauche de luxe due à l'Art Nouveau que l'Orient-Express franchira l'Europe des années 1930. Les grands noms de la décoration se pencheront sur ses voitures bleu nuit et dorées pour le faire resplendir de mille feux. Daum, Gallé, Lalique, Majorelle, tous fourniront une part de leur immense savoir-faire pour faire de ce train exceptionnel un lieu unique en son genre. "Au beau milieu de cet assemblage disparate et baroque de mots, de pensées, se forgeau l'Art nouveau. Des meubles raffinés furent créés avec placage de bois précieux, marqueterie, incrustation, sur des thèmes divers, animaux, plantes, arbres, fleurs et lianes. Majorelle, pour les meubles, et les frères Daum pour la verrerie subirent l'influence du verrier et céramiste Emile Galle et de l'école de Nancy, eux-mêmes inspirés par l'art japonais et extrême-oriental". Marlène Dietrich, par son cosmopolitisme européen, sera le symbole parfait de l'Orient-Express, icône de la beauté, de l'élégance et de la culture. C'est par sa voix que l'auteur entendra pour la première fois le nom de l'Orient-Express.
Si ce train a transporté tous ceux qui ont pu compter dans le monde des arts, du spectacle et de la politique, il a aussi été celui des espions. Car si ce train a participé à la légende romanesque de Mata-Hari, il a été plus sérieusement un nid d'espions soviétiques à la solde de Staline. Le plus célèbre d'entre eux reste Leonid Eitingon qui fera de ses compartiments de l'Orient-Express un des hauts lieux de rencontre des agents du Kremlin et des mondains distingués. Ce va-et-vient des espions de tous les pays d'Occident et d'Orient a largement inspiré une certaine grande dame du roman policier, grande voyageuse et passagère incontournable de l'Orient-Express, Agatha Christie.
En entreprenant la lecture du "Roman de l'Orient-Express" de Vladimir Fédorovski, j'avais une furieuse envie de voyager à peu de frais à travers l'Europe et le temps, dans l'un des plus beaux trains du monde. Prenant pour prétexte la quête des origines familiales d'un couple de jeunes new yorkais - Anna et Kaï - originaires du vieux continent, l'auteur nous raconte l'histoire de ce train fascinant. Chaque chapitre est l'occasion d'une halte culturelle et historique de l'Orient-Express et des régions traversées. A chaque chapitre, c'est tout le passé d'un monde disparu qui renaît sous nos yeux. Celui de la vieille Europe, avec ses monarques et ses aristocrates dignes et orgueilleux, sa jeunesse ivre de liberté, sa société en pleine métamorphose. L'Orient-Express, train des têtes couronnées et des personnages biens nés, a suivi le cours de l'histoire de l'Europe en s'adaptant à chaque grand tournant. De Lawrence d'Arabie, participant au soulèvement du monde Arabe, à Mistinguett et Maurice Chevalier, chantant, dansant et amusant la clientèle huppée de l'Orient-Express, sans oublier les couples illustres tels que Cocteau et Radiguet, Diaghilev et Lifar, tous ont emprunté - à un moment ou à un autre de leur existence privée ou professionnelle - les services de ce somptueux train pas comme les autres.
Mêlant imaginaire et grande histoire, Vladimir Fédorovski nous fait découvrir le parcours de ce train unique. Grâce à la magie qui se dégage du "Roman de l'Orient-Express" servie par une écriture vive et intelligente, on visite quelques grandes villes telles que Venise, Prague, Budapest qui se révèlent à nos yeux de lecteur dans leur splendeur passée. Bien que l'on prenne plaisir à la lecture de ce roman, l'histoire fictive de ce couple vient un peu casser l'atmosphère créée par le passé prestigieux de l'Orient-Express et n'apporte rien de plus à ce roman très bien écrit et remarquablement documenté. Car l'auteur, par sa faconde, sa culture immense et son passé de diplomate a su donner à ce roman le ton juste, celui d'une fresque historique qui a traversé tout le 20ème Siècle et faire rêver beaucoup de monde.
Une vidéo résumant l'histoire de l'Orient-Express :
10 commentaires:
merci Nanne pour ce voyage fabuleux !
ce titre est noté sur ma LAL depuis longtemps, je suis ravie de voir qu'il existe,enfin,une édition de poche !
Quel billet sympathique et qui fait rêver, j'ai lu le roman de st Pétersbourg du même auteur, mais ce train mythique et en livre de poche va forcément rejoindre ma collection de livres de voyage
Merci Nanne un beau billet
Quel magnifique billet! J'aime les livres qui me parlent de choses mythique... et ce train en fait parti! Je note ce livre, que tu me donnes très envie de lire!
quel voyage, il faut dire que l'Orient Express est le lieu de nombreux mystères et fantasmes, il représente le thème de l'aventure et du voyage! j'aime beaucoup et grâce à ton billet excellent, je le note car tu m'as convaincue de monter dans le train
@ Loulou : C'est un voyage qui coûte moins cher que celui de l'Orient-Express ! C'est un joli moment de lecture ...
@ Dominique : Et j'ai bien l'intention de lire le "Roman de Saint-Pétersbourg" pour continuer mon voyage ! C'est un train vraiment hors du commun ...
@ Allie : Je suis heureuse de te revoir sur mon blog ... Je suis sûre que ce roman sur ce train extraordinaire te plaira ! Il allie luxe, raffinement et romantisme !
@ Lael : L'Orient-Express m'a toujours fait rêver par son histoire et son parcours européen ... Et la façon dont l'auteur le raconte est plutôt captivante ! J'ai prévu de lire "Le crime de l'Orient-Express" d'Agatha Christie rapidement, pour continuer la magie ...
Spurbe billet, Nanne, extrêmement alléchant!
Mais dis, n'as-tu jamais pensé écrire? Ta langue est si belle et tes phrases coulent dans une harmonie rare...
Excuse-moi, c'est du mot superbe dont il s'agissait !
@ Sybilline : Merci pour autant de compliments d'un coup ! Pour l'écriture, cela a été le grand désespoir de mes profs pendant mes études que de ne pas me voir faire une carrière dans le journalisme ou l'édition ... Je manque trop de talent pour sauter le pas !
Un train qui me fascine mais je ne sais pas si ce genre de livre est fait pour moi. J'avais essayé d'en lire un sur le Titanic et je n'avais pas pu aller très loin, alors que ce bateau me fascine autant que l'Orient-Express.
@ Manu : C'est un livre dans lequel on entre très vite et qui se lit très bien ! L'histoire est très bien racontée, érudite et simple à la fois ... Le seul reproche, c'est ce jeune couple qui arrive de tant en tant et qui n'apporte rien de plus.
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