Le 8 octobre 1849, Edgar Allan Poe était enterré en présence de quatre personnes seulement. Quelques jours auparavant, ses amis l'avaient quitté sur le quai du port de Richmond, Virginie, alors que le poète américain partait pour affaires à New York. Il avait prévu une escale rapide à Baltimore. Normalement, son séjour devait l'occuper deux semaines environ. A partir de là, les pistes s'embrouillent, se mêlent, s'entremêlent. Certains ont affirmé qu'il serait resté à Baltimore plus longtemps que prévu ; d'autres qu'il avait pris le train pour Philadelphie afin de rendre visite à des connaissances. Toujours est-il que Edgar Poe sera retrouvé ivre mort, délirant, agité, perturbé à Baltimore, sans que personne ne sache jamais la vérité sur cette mystérieuse fin tragique de l'un des plus grands poètes américains. "A l'image de ses nouvelles, la chute de l'histoire personne d'Edgar Poe est abrupte et reste ouverte ; elle est embrouillée par un mystère qui n'a jamais été et ne pourra sans doute jamais être résolu".
Poète maudit à l'âme morcelée, Edgar Allan Poe héritera des angoisses transmises par sa mère - Eliza Poe - actrice dans une vague troupe de théâtre itinérante. De son père, le jeune Edgar recevra un goût immodéré pour la boisson. Sa mère, emportée par la tuberculose après avoir été abandonnée par le père de ses trois enfants, aura été incapable d'assumer une telle charge. La disparition tragique de cette jeune femme fragile et phtisique fera d'Edgar Poe un "[...] orphelin permanent sur cette terre". Dans tous ses écrits, l'image de cette mère belle et généreuse, aimante, malade, esseulée, abandonnée et moribonde réapparaitra sous les traits de ses personnages féminins dans ses futurs romans. Recueilli par un couple de riches marchands d'origine écossaises, l'enfance d'Edgar Poe sera celle d'un petit prince, longtemps attendu et désiré, à la fois heureuse, joyeuse et insouciante. "C'est ainsi que, tout jeune, Edgar Poe emménagea chez des inconnus, à Richmond, à l'angle de la Grande Rue et de la Treizième Rue, à l'étage, au-dessus du commerce d'Ellis et Allan. Le jour de son baptême, le 7 janvier 1812, il reçut le nom de ses parents "d'adoption" : il devint Edgar Allan Poe".
Le jeune Edgar Poe sera très tôt attiré par la poésie et sera longtemps soutenu dans cette voie par son père et tuteur, John Allan. De même, avant de sombrer dans l'alcoolisme et le délire, il aura été un athlète accompli. Sportif, sec et puissant à la fois, Edgar Poe pratiquait régulièrement la lutte, la course à pied et était un excellent nageur. Étudiant à l'université de Charlottesville en Virginie, le futur poète excelle en latin, en italien et en français. Malheureusement, très vite l'alcool fera des ravages dans son existence. Devenu un adulte farouche, misanthrope, fier, pédant, méprisant, arrogant, péremptoire, cassant, Edgar Poe se disputera de plus en plus souvent avec John Allan, ce dernier refusant de payer les dettes de jeu exorbitantes de son pupille. Lassé de cette situation conflictuelle et devenue permanente, le jeune Poe part pour Boston, sa ville d'origine. Là-bas, il s'engage dans l'armée, pour cinq ans. "Le 26 mai, il se rendit à Castle Island, dans le port de Boston, et s'engagea dans l'armée des États-Unis pour les cinq années suivantes sous un nom d'emprunt, Edgar A. Perry ("Perry" figurait juste avant son propre nom sur la liste d'inscription des étudiants à l'université). Il prétendait avoir vingt-deux ans, alors qu'il n'en avait que dix-huit. Les mineurs étant acceptés dans l'armée, il n'avait aucune raison de mentir mais il voulait sans doute qu'on perde sa trace ; il souhaitait se débarrasser du fardeau de son identité. Sans compter que le mensonge était pour lui une seconde nature".
Instable, menant une vie chaotique et désorganisée, ne sachant jamais quel choix est le meilleur pour lui, Edgar Poe voudra se libérer très vite de ses obligations militaires et rentrer à West Point, la prestigieuse école militaire américaine. Au lieu de cela, il se retrouvera à Baltimore, chez ses grands-parents paternels où il retrouvera Henry, son frère aîné, alcoolique lui aussi et phtisique comme leur mère. Mais surtout, il y rencontrera Virginia Clemm - sa future femme - et la mère de celle-ci, Maria Clemm. Très vite, il tombera sous la coupe de cette vague tante qui le prendra sous son aile protectrice et s'occupera de lui jusqu'au bout. "Personnage ambigu, la tante d'Edgar, Maria Clemm, essaya de maintenir la maisonnée à flot pendant cette période difficile. Elle savait se débrouiller avec peu, en couture comme en cuisine ; Edgar Poe fit bientôt partie intégrante de la famille dont cette femme s'efforçait de préserver l'unité à tout prix. Il finit par dépendre entièrement d'elle pour toutes les nécessités de la vie. Sa réputation de mendiante ou de pique-assiette était bien établie".
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le "Edgar Poe" de Peter Ackroyd est une biographie concise, minutieuse et rigoureuse. Sous la plume à vif de son auteur, se découvre un poète singulier, menteur, hâbleur, charmant et charmeur, coureur chaste, persuadé d'avoir été mal aimé tout au long de sa vie, alors que son entourage ne souhaitait qu'une chose : le protéger de ses démons. Le temps de cette lecture, Edgar Poe redevient l'enfant délicat, émotif et malingre très tôt orphelin de ses deux mères consécutives et qui ne se remettra jamais totalement de ces disparitions. Tout au long de son existence, il saura user et abuser de la gamme des sentiments humains pour toucher son monde et tenter de l'infléchir en sa faveur. Amoureux des mots, Edgar Poe révèlera précocement un véritable talent pour la poésie et l'écriture de nouvelles gothiques ou à sensation. Tour à tour étudiant sans le sou, soldat et élève éphémère à West Point, avant de devenir journaliste satirique, Edgar Poe aura vécu une vie en dents de scie, alternant les périodes fastes où ses qualités de prosateur étaient reconnues et appréciées, à des moments plus sombres où tout ce qu'il entreprenait partait à vau l'eau. Edgar Poe, premier de la lignée des poètes maudits, aura tout fait pour le devenir à son corps défendant. Alcoolique buvant par intermittence à s'en rendre malade, Edgar Poe devenait un critique irascible, féroce, à la plume acérée, méchante, voire venimeuse. Il prenait un malin plaisir à semer le trouble au sein de la communauté des auteurs new yorkais, se revendiquant sudiste, conservateur et anti-démocrate, ne reniant jamais son profond attachement à l'esclavagisme et à l'esprit de castes. Ses périodes alcooliques le faisaient passer par des stades de dépression et de folie furieuse, l'amenant au bord du gouffre et aux idées morbides, sans jamais aller au bout. Toutefois, il se servait de ses idées noires comme d'un chantage à l'affectif auprès de ses proches et amis pour les forcer à céder. Nécrophile à ses heures, Edgar Poe écrira toute sa vie des nouvelles où la mort sera présente, souvent représentée sous la forme de jeunes femmes malades, livides, au corps have et décharné. "Edgar Allan Poe - Une vie coupée court" de Peter Ackroyd permet au lecteur de mieux connaître celui qui a été le premier auteur américain, précurseur des romans policiers avec son "Double assassinat dans la rue Morgue", des romans de science-fiction des 19e et 20e Siècles qui inspireront directement H.G. Wells et Jules Verne. Ses écrits ont aussi influencé nombre d'auteurs par la suite, dont Arthur Conan Doyle, Nietzsche ou Kafka pour ses personnages torturés et affligés. Dans son ouvrage, Peter Ackroyd revient sur l'ensemble de l'œuvre d'Edgar Allan Poe et la relie aux grands événements qui ont jalonné une vie aussi brève qu'intense.
L'avis de Michel Sender.
295 - 1 = 294 livres ...
Poète maudit à l'âme morcelée, Edgar Allan Poe héritera des angoisses transmises par sa mère - Eliza Poe - actrice dans une vague troupe de théâtre itinérante. De son père, le jeune Edgar recevra un goût immodéré pour la boisson. Sa mère, emportée par la tuberculose après avoir été abandonnée par le père de ses trois enfants, aura été incapable d'assumer une telle charge. La disparition tragique de cette jeune femme fragile et phtisique fera d'Edgar Poe un "[...] orphelin permanent sur cette terre". Dans tous ses écrits, l'image de cette mère belle et généreuse, aimante, malade, esseulée, abandonnée et moribonde réapparaitra sous les traits de ses personnages féminins dans ses futurs romans. Recueilli par un couple de riches marchands d'origine écossaises, l'enfance d'Edgar Poe sera celle d'un petit prince, longtemps attendu et désiré, à la fois heureuse, joyeuse et insouciante. "C'est ainsi que, tout jeune, Edgar Poe emménagea chez des inconnus, à Richmond, à l'angle de la Grande Rue et de la Treizième Rue, à l'étage, au-dessus du commerce d'Ellis et Allan. Le jour de son baptême, le 7 janvier 1812, il reçut le nom de ses parents "d'adoption" : il devint Edgar Allan Poe".
Le jeune Edgar Poe sera très tôt attiré par la poésie et sera longtemps soutenu dans cette voie par son père et tuteur, John Allan. De même, avant de sombrer dans l'alcoolisme et le délire, il aura été un athlète accompli. Sportif, sec et puissant à la fois, Edgar Poe pratiquait régulièrement la lutte, la course à pied et était un excellent nageur. Étudiant à l'université de Charlottesville en Virginie, le futur poète excelle en latin, en italien et en français. Malheureusement, très vite l'alcool fera des ravages dans son existence. Devenu un adulte farouche, misanthrope, fier, pédant, méprisant, arrogant, péremptoire, cassant, Edgar Poe se disputera de plus en plus souvent avec John Allan, ce dernier refusant de payer les dettes de jeu exorbitantes de son pupille. Lassé de cette situation conflictuelle et devenue permanente, le jeune Poe part pour Boston, sa ville d'origine. Là-bas, il s'engage dans l'armée, pour cinq ans. "Le 26 mai, il se rendit à Castle Island, dans le port de Boston, et s'engagea dans l'armée des États-Unis pour les cinq années suivantes sous un nom d'emprunt, Edgar A. Perry ("Perry" figurait juste avant son propre nom sur la liste d'inscription des étudiants à l'université). Il prétendait avoir vingt-deux ans, alors qu'il n'en avait que dix-huit. Les mineurs étant acceptés dans l'armée, il n'avait aucune raison de mentir mais il voulait sans doute qu'on perde sa trace ; il souhaitait se débarrasser du fardeau de son identité. Sans compter que le mensonge était pour lui une seconde nature".
Instable, menant une vie chaotique et désorganisée, ne sachant jamais quel choix est le meilleur pour lui, Edgar Poe voudra se libérer très vite de ses obligations militaires et rentrer à West Point, la prestigieuse école militaire américaine. Au lieu de cela, il se retrouvera à Baltimore, chez ses grands-parents paternels où il retrouvera Henry, son frère aîné, alcoolique lui aussi et phtisique comme leur mère. Mais surtout, il y rencontrera Virginia Clemm - sa future femme - et la mère de celle-ci, Maria Clemm. Très vite, il tombera sous la coupe de cette vague tante qui le prendra sous son aile protectrice et s'occupera de lui jusqu'au bout. "Personnage ambigu, la tante d'Edgar, Maria Clemm, essaya de maintenir la maisonnée à flot pendant cette période difficile. Elle savait se débrouiller avec peu, en couture comme en cuisine ; Edgar Poe fit bientôt partie intégrante de la famille dont cette femme s'efforçait de préserver l'unité à tout prix. Il finit par dépendre entièrement d'elle pour toutes les nécessités de la vie. Sa réputation de mendiante ou de pique-assiette était bien établie".
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le "Edgar Poe" de Peter Ackroyd est une biographie concise, minutieuse et rigoureuse. Sous la plume à vif de son auteur, se découvre un poète singulier, menteur, hâbleur, charmant et charmeur, coureur chaste, persuadé d'avoir été mal aimé tout au long de sa vie, alors que son entourage ne souhaitait qu'une chose : le protéger de ses démons. Le temps de cette lecture, Edgar Poe redevient l'enfant délicat, émotif et malingre très tôt orphelin de ses deux mères consécutives et qui ne se remettra jamais totalement de ces disparitions. Tout au long de son existence, il saura user et abuser de la gamme des sentiments humains pour toucher son monde et tenter de l'infléchir en sa faveur. Amoureux des mots, Edgar Poe révèlera précocement un véritable talent pour la poésie et l'écriture de nouvelles gothiques ou à sensation. Tour à tour étudiant sans le sou, soldat et élève éphémère à West Point, avant de devenir journaliste satirique, Edgar Poe aura vécu une vie en dents de scie, alternant les périodes fastes où ses qualités de prosateur étaient reconnues et appréciées, à des moments plus sombres où tout ce qu'il entreprenait partait à vau l'eau. Edgar Poe, premier de la lignée des poètes maudits, aura tout fait pour le devenir à son corps défendant. Alcoolique buvant par intermittence à s'en rendre malade, Edgar Poe devenait un critique irascible, féroce, à la plume acérée, méchante, voire venimeuse. Il prenait un malin plaisir à semer le trouble au sein de la communauté des auteurs new yorkais, se revendiquant sudiste, conservateur et anti-démocrate, ne reniant jamais son profond attachement à l'esclavagisme et à l'esprit de castes. Ses périodes alcooliques le faisaient passer par des stades de dépression et de folie furieuse, l'amenant au bord du gouffre et aux idées morbides, sans jamais aller au bout. Toutefois, il se servait de ses idées noires comme d'un chantage à l'affectif auprès de ses proches et amis pour les forcer à céder. Nécrophile à ses heures, Edgar Poe écrira toute sa vie des nouvelles où la mort sera présente, souvent représentée sous la forme de jeunes femmes malades, livides, au corps have et décharné. "Edgar Allan Poe - Une vie coupée court" de Peter Ackroyd permet au lecteur de mieux connaître celui qui a été le premier auteur américain, précurseur des romans policiers avec son "Double assassinat dans la rue Morgue", des romans de science-fiction des 19e et 20e Siècles qui inspireront directement H.G. Wells et Jules Verne. Ses écrits ont aussi influencé nombre d'auteurs par la suite, dont Arthur Conan Doyle, Nietzsche ou Kafka pour ses personnages torturés et affligés. Dans son ouvrage, Peter Ackroyd revient sur l'ensemble de l'œuvre d'Edgar Allan Poe et la relie aux grands événements qui ont jalonné une vie aussi brève qu'intense.
L'avis de Michel Sender.
295 - 1 = 294 livres ...
11 commentaires:
J'avais lu le billet de michel Sender et j'avais un peu envie de craquer je me suis raisonnée car j'ai sur mes rayons la bio de Georges Walter dont les critiques disaient grand bien
Alors maintenant j'hésite .......grrr Nanne vile tentatrice !
Une bio d'Ackroyd? Oh si c'est comme celle qu'il a écrite sur Dickens, c'est surement incontournable!
@ Dominique : Et oui, je te tente avec cette bio ! Mais celle de Georges Walter est beaucoup plus dense et riche, il me semble ... Celle-ci est très bien, mais très synthétique et concise.
@ Keisha : Une nouvelle biographie de Peter Ackroyd ! Je connais celle de Dickens de réputation et celle-ci est moins dense, mais très intéressante. Celle qui est incontournable, c'est celle de Georges Walter. Par contre, j'ai repéré la biographie de Shakespeare de cet auteur ... Et je sens que je vais craquer pour ces 900 pages sur le théâtre et la société élisabéthain ;-D
Eh bien, j'ignorais tous ces détails sur Poe. Je dois bien avouer que je n'en suis pas fan.
@ Manu : Personnellement, je connaissais très mal Edgar Poe et c'est pour cela que je voulais lire une biographie de cet auteur ... J'avoue que celle-ci est plutôt concise et va directement à l'essentiel ! Et on apprend beaucoup de choses intéressantes sur Edgar Poe, en dehors de son problème d'alcoolisme. Depuis, j'ai très envie de le lire ;-D
J'ai beaucoup lu poe quand j'étais étudiante... j'aimais beaucoup, cette biographie m'a l'air fort tentante... Ackroyd a l'air d'être un incontournable des bio :-)))
Je n'ai pas encore découvert Poe, quelques titres attendent pourtant dans ma PAL. Je souhaiterais lire quelques-uns de ses titres avant de ma lancer dans sa bio.
Le jour où cela arrive, je penserai à cet ouvrage ou à celui de Walter que tu as l'air de conseiller davantage!
Un écrivain dont les fameuses histoires m'ont toujours fasciné
@ Yueyin : Je me doute bien que Poe a dû t'accompagner dans tes lectures d'étudiante ;-D Personnellement, j'ai lu peu de livres de cet auteur singulier et je le regrette, mais je vais me rattraper ! Cette biographie est intéressante, mais elle est très concise, presque froide ... Peter Ackroyd est un biographe de talent. C'est lui qui a écrit la biographie de Dickens et celle de Shakespeare (deux incontournables). Si tu veux la lire, fais-le moi savoir ...
@ Cynthia : J'ai lu quelques livres de Poe, il y a très longtemps de cela ... Avec la biographie, j'ai voulu comprendre certains éléments que l'on retrouve dans ses ouvrages. Et celle-ci est intéressante pour les comprendre. Mais si tu veux une biographie vraiment très fouillée, romancée, dense sur Poe, je te conseille surtout celle de Georges Walter ! Ackroyd a écrit plusieurs biographies de qualité, dont celles de Dickens et de Shakespeare. Celle de Poe est plus restreinte, je trouve.
@ Yv : Cela ne m'étonne pas qu'il fascine, parce qu'en lisant sa biographie, on comprend beaucoup de choses que l'on retrouve dans ses ouvrages ... C'est un auteur à redécouvrir ! Un de plus ...
Un billet bien détaillé qui m'apprend bien des choses sur cet auteur dont j'ignore tout (je n'ai d'ailleurs jamais rien lu de lui...) Après une telle entrée en matière, je n'ai plus qu'une envie : découvrir cet auteur !! ;-)
@ Lounima : Personnellement, j'ignorais aussi beaucoup de choses sur cet auteur que j'ai à peine lu adolescente ! Mais, depuis cette biographie, j'ai très envie de mieux connaître ses œuvres. J'ai "Double assassinat dans la rue Morgue" dans ma PAL, et je crois que je vais commencer par celui-ci ...
Enregistrer un commentaire