1 septembre 2010

QUE LIRA-T-ON EN SEPTEMBRE ?

Inutile d'essayer de se le cacher, de le voiler, de le masquer, mais la rentrée – qu'elle soit littéraire ou de poche – sera riche, très riche, trop peut-être. Déjà, la rentrée littéraire 2010 affiche plus de 700 ouvrages de toutes sortes. Autant dire qu'il sera impossible de lire tous les auteurs, au moins les plus jeunes, les premiers romans. Tout le monde va se précipiter sur les valeurs sûres, hésitant à deux fois (parfois même beaucoup plus), avant de se décider à découvrir ces plumes fraîches, romanciers à succès de demain, ou écrivains éphémères d'une rentrée qui laisse peu de place au soleil, parce que tout le monde sait qu'il y aura beaucoup d'appelés pour très, très peu d'élus.

Début septembre je ne ferai pas de pronostic hasardeux, n'ayant rien d'une Pytie, devineresse des blogs ! Non. Je me contenterai de vous faire simplement un petit panorama des sorties … poche de ce mois-ci. Mais attention, après deux mois relativement calmes, la scène est large, la gamme est d'autant plus vaste !

  • Éditions 10/18

Tableaux d'une exposition – Patrick Gale

De son écriture tout en nuances, Patrick Gale nous livre une chronique familiale douce-amère autour de la figure maternelle d'une artiste peintre bohème et excentrique, dans le décor splendide de la Cornouailles. Par une belle journée d'hiver, Rachel Kelly s'écroule dans son atelier. Cette peintre renommée laisse derrière elle une œuvre impressionnante et une famille déchirée. Un homme, d'abord, Antony, qui fut son compagnon, son soutien, son souffre-douleur aussi, quand ses crises dépressives étaient trop fortes ; deux fils qui ne se sont jamais sentis à la hauteur de cette mère trop douée, trop passionnée, trop vivante ; une fille, Morwenna, qui a choisi de fuir...Comment les liens qui les unissaient se sont-ils distendus ? Qui était vraiment cette artiste de génie, gravement malade, qui a toujours fait passer l'art avant tout ? Pourquoi la fragile Morwenna a-t-elle soudain rompu avec ses parents ? Qu'est-il arrivé à Petroc, le petit dernier, le fils préféré, disparu trop tôt ? Quels secrets les tableaux de Rachel Kelly ont-ils encore à livrer ?

The Anomalies – Joey Goebel

Dans une petite ville paumée du Kentucky, une improbable complicité se noue entre cinq excentriques. Opal, octogénaire lubrique en bottes de cow-boy et T-shirt des Sex Pistols. De soixante-douze ans sa cadette, Ember, bassiste surdouée aux pulsions destructrices. La satanique Aurora, bombe frigide qui ne prend son pied qu'à la batterie. Ray, Irakien efféminé à la recherche du soldat qu'il a blessé pendant la guerre du Golfe. Enfin le charismatique Luster, poète et chanteur afro-américain, éternel incompris qui gagne sa vie comme commissaire de piste dans un cynodrome. Tous ont une passion, la musique, et un rêve, conquérir le monde avec leur groupe totalement déjanté, The Anomalies. The Anomalies est un roman hilarant, irrévérencieux et terriblement original.

L'ombre en fuite – Richard Powers

Washington. Adie Klarpol, une jeune artiste désillusionnée, est engagée par une compagnie d'informatique pour travailler sur un système expérimental, " la Caverne ". Ce simulateur d'univers virtuels en 3D permet de revisiter, entre quatre murs, les chefs-d'œuvre de l'art. Beyrouth. Taimur Martin, professeur d'anglais, est pris en otage par des fondamentalistes islamistes. Seul dans un cachot, il n'a que sa mémoire et son imagination pour s'évader. Un simulateur d'univers virtuels, un cachot: deux pièces dissemblables, toutes deux ouvertes à toutes les transformations, l'une par la magie de l'informatique, l'autre par la ténacité de l'esprit humain. Deux univers a priori inconciliables dont Richard Powers, avec son sens renversant du romanesque, tire une polyphonie grandiose. Le romancier explore le destin de l'art à l'époque du virtuel, celui de la mémoire à l'époque de l'informatique et questionne une fois de plus les rapports entre science, histoire et imagination.

Lait noir – Elif Shafak

Maternité et écriture ne font pas toujours bon ménage. L'une paraît menacer l'autre et vice-versa. Comment marier la blancheur du lait à la noirceur de l'encre ? Comment préserver son indépendance tout en berçant sa progéniture '! Ainsi lorsque Elif Shafak. à la naissance de sa fille, sombre dans une dépression, six petites créatures têtues et véhémentes l'accompagnent. Ces dames, voix intérieures de l'auteur - et l'on pourrait dire de toute femme -, exposent avec détermination, intelligence et humour leur conception du monde et de la féminité. De Miss Cynique lntello à Miss Ego Ambition, de Miss Intelligence Pratique à Darne Derviche, de Maman Gâteau à Miss Satin Volupté. La femme d'hier, d'aujourd'hui et de demain s'exprime dans ses contradictions et ses rêves. Elif Shafak témoigne ici avec brio de la crise d'identité à laquelle peuvent être confrontées les femmes lorsqu'elles veulent à la fois être mères et créatrices. Évoquant ces hautes figures de la littérature que sont Virginia Woolf. Simone de Beauvoir et Doris Lessing. Lait noir est aussi un portrait de la société turque dans sa double dimension : orientale et occidentale. Tout autant roman qu'autobiographie, voici le livre le plus grave et le plus drôle, le plus iconoclaste et le plus intime de l'auteur, qui réinvente la femme, pour nous dire que tout lui est possible.

  • Livre de Poche

La mauvaise rencontre – Philippe Grimbert

Loup et Mando sont des amis inséparables depuis leur plus tendre enfance. Mando note dans un carnet, les événements qui marquent leur vie. Etudiant, Loup découvre la psychanalyse et se rapproche de son professeur. Mando vit cette relation comme une trahison.

Lettres et carnets – Hans et Sophie Scholl

Une édition qui se veut délibérément plus grand public, plus « romanesque », tout en se dotant d'une documentation historique sans faille et d'un éclairage pédagogique approfondi. Plusieurs dossiers thématiques sont proposés en fin de volume : chronologie, les personnages évoqués dans la correspondance (famille, membres du groupe, inspirateurs et continuateurs) ; le contexte historique ; l'embrigadement de la jeunesse ; l'âme allemande à travers l'évocation de la nature, de la musique et de la religion ; les mouvements résistants en Allemagne ; de la légende à la réalité. Cette édition, réalisée par Isabelle Hausser, sera mise en avant dans notre action de prescription vers les professeurs de lycées. Forte mise en avant sur nos sites grand public et enseignants. Partenariat en cours de négociation avec l'éditeur du DVD.

Ulysse from Bagdad – Eric-Emmanuel Schmitt

Saad Saad, Espoir Espoir en arabe, fuit Bagdad et souhaite regagner l'Europe, mais la difficulté de passer les frontières rend son voyage compliqué. Son périple dans le monde contemporain rappelle celui d'Ulysse, premier voyageur à affronter une série d'obstacles. En filigrane, l'auteur pose des questions sur les frontières et l'identité.

La mémoire des murs – Tatiana de Rosnay

Pour sa nouvelle vie de femme divorcée sans enfant, Pascaline a trouvé l'appartement qu'elle voulait. Mais contre toute attente, elle se sent mal dans ce deux-pièces pourtant calme et clair. Elle apprend qu'un drame y a eu lieu mais elle décide malgré tout de rester entre ces murs marqués par la tragédie, qui lentement la poussent à déterrer une ancienne douleur, qu'à 40 ans elle devra affronter.

La peur – Gabriel Chavallier

Le narrateur raconte la Première Guerre mondiale telle que G. Chevallier lui-même l'a vécue, comme simple soldat, sur le front puis, blessé, à l'hôpital. Paru pour la première fois en 1930, ce roman témoigne de la terrible expérience des combattants face à la férocité et l'inutilité de cette guerre.

Le cœur glacé – Almudena Grandes (2 tomes)

Le jour de sa mort, Julio Carrion, prestigieux homme d'affaires qui a acquis son pouvoir durant la dictature de Franco, lègue une fortune considérable à ses enfants. Lors de son enterrement, son petit-fils Alvaro, le seul à ne pas avoir voulu travailler dans les affaires familiales, rencontre Raquel Fernandez Perea, jeune femme inconnue. Il apprend qu'elle fut la dernière maîtresse du défunt. Peu à peu, d'autres secrets sont dévoilés et le passé franquiste du grand-père resurgit.

Un juif pour l'exemple – Jacques Chessex

En 1942, dans le bourg vaudois de Payerne, l'antisémitisme gagne les esprits. Arthur Bloch, marchand de bestiaux juif, venu pour la foire, est la victime toute trouvée du groupe mené par le garagiste Fernand Ischi et le pasteur Lugrin.

N'espérez pas vous débarrasser des livres – Umberto Eco

A la veille de l'arrivée sur tous les marchés du monde des nouvelles générations de livres électroniques, deux écrivains bibliophiles s'interrogent sur l'avenir du livre. Une discussion à la fois savante et humoristique qui nous fait traverser 5000 ans d'histoire du livre, du papyrus au fichier électronique.

  • Folio

Le bonheur des familles – Carlos Fuentes

Les gens heureux n'ont pas d'histoire, c'est bien connu. Mais les familles heureuses ? Tout au long de ces seize récits qui sondent les différentes couches de la société mexicaine, l'exploration des relations familiales dans leur intimité la mieux gardée fait voler en éclats idées reçues et principes. À travers des situations qui mettent en jeu aussi bien le rapport du Président avec son fils que celui d'une femme avec l'assassin de sa fille, un curé cachant son enfant dans un village de montagne, deux frères liés par la haine, une épouse subissant par amour le sadisme de son époux, un don Juan à qui ses conquêtes rendent cruellement la monnaie de sa pièce, un général obligé de choisir lequel de ses deux fils il va sacrifier, Carlos Fuentes démontre une fois de plus sa capacité à créer des personnages dont les élans, les petitesses, les vices nous interpellent autant qu'ils nous fascinent. Avec ce livre, le grand romancier mexicain nous offre une véritable "Comédie humaine".

Le lièvre de Patagonie – Claude Lanzmann

" Quand venait l'heure de nous coucher et de nous mettre en pyjama, notre père restait près de nous et nous apprenait à disposer nos vêtements dans l'ordre très exact du rhabillage. Il nous avertissait, nous savions que la cloche de la porte extérieure nous réveillerait en plein sommeil et que nous aurions à fuir, comme si la Gestapo surgissait. "Votre temps sera chronométré", disait-il, nous ne prîmes pas très longtemps la chose pour un jeu. C'était une cloche au timbre puissant et clair, actionnée par une chaîne. Et soudain, cet inoubliable carillon impérieux de l'aube, les allers-retours du battant de la cloche sur ses parois marquant sans équivoque qu'on ne sonnait pas dans l'attente polie d'une ouverture, niais pour annoncer une brutale effraction. Sursaut du réveil, l'un de nous secouait notre petite sieur lourdement endormie, nous nous vêtions dans le noir, à grande vitesse, avec des gestes de plus en plus mécanisés au fil des progrès de l'entraînement, dévalions les deux étages, sans un bruit et dans l'obscurité totale, ouvrions comme par magie la porte de la cour et foncions vers la lisière du jardin, écartions les branchages, les remettions en place après nous être glissés l'un derrière l'autre dans la protectrice anfractuosité, et attendions souffle perdu, hors d'haleine. Nous l'attendions, nous le guettions, il était lent ou rapide, cela dépendait, il faisait semblant de nous chercher et nous trouvait sans jamais faillir. A travers les branchages, nous apercevions ses bottes de SS et nous entendions sa voix angoissée de père juif : "Vous avez bougé, vous avez fait du bruit. - Non, Papa, c'est une branche qui a craqué. - Vous avez parlé, je vous ai entendus, ils vous auraient découverts." Cela continuait jusqu'à ce qu'il nous dise de sortir. Il ne jouait pas. Il jouait les SS et leurs chiens.

Les feuilles mortes – Thomas H. Cook

Eric Moore a toutes les raisons apparentes d'être heureux : propriétaire prospère d'un magasin de photos et d'une jolie maison dans une petite ville sans problème de la côte Est, il mène une vie de famille épanouie auprès de sa femme Meredith et de son fils Keith, un adolescent de quinze ans. Cet équilibre parfait va pourtant voler en éclats à jamais... Un soir comme les autres, ses voisins demandent à Keith de garder Amy, leur fille de huit ans. Au petit matin, Amy est introuvable. Très vite, l'attention de la police se porte sur Keith et ce dernier, pataud et mal dans sa peau, se défend maladroitement. Du jour au lendemain, Eric devient l'un de ces parents qu'il a vus, à la télévision, proclamer leur foi dans l'innocence de leur enfant. Alors que l'enquête de la police se recentre autour de Keith, Eric doit lui trouver un avocat et le protéger contre les soupçons croissants de la communauté. Mais est-il tout à fait sûr de l'innocence de son fils ? Si Keith était coupable, et s'il était prêt à répéter son geste... Quelle devrait être alors la responsabilité d'un père? Les feuilles mortes est le récit d'une confiance brisée et celui des efforts héroïques d'un homme pour retenir coûte que coûte les liens qui l'unissent à tous ceux qu'il aime.

Du sang et du miel – Graham Hurley

Un cadavre sans tête, ballotté par la mer au pied d'une falaise de l'île de Wight, ramène Joe Faraday, ornithologue amateur et inspecteur aux Crimes graves de Portsmouth, sur les lieux de son enfance. Mais observer les oiseaux de mer n'est pas à l'ordre du jour: l'enquête piétine, car on ne parvient pas à identifier le corps. Quand elle s'oriente vers une maison de retraite tenue par un ex-soldat marié à une réfugiée bosniaque, les pistes se brouillent: l'homme, connu pour sa violence, est aussi un passeur de clandestins, originaires des Balkans pour la plupart. De son côté, le constable Winter peaufine sa technique de détective réfractaire au règlement. Maddox, aimable call-girl dont il s'éprend et qui lui récite du Rimbaud, l'aidera-t-elle à confondre un homme d'affaires local persuadé que le mot impunité a été créé pour lui ? Les deux affaires se soldent sur une note de cynisme désabusé: aujourd'hui, la politique prend, de plus en plus, le pas sur la justice. Et Hurley, fidèle à son message, dénonce un "ciment social qui part en poussière"

  • Point Seuil

Les veilleurs – Vincent Message

Oscar Nexus a tué trois personnes dans la rue, puis il s'est endormi sur les cadavres. Nexus est un marginal auquel son emploi de veilleur de nuit n'a donné qu'un ancrage très fragile dans la réalité. Interné dans une clinique, il est pris en charge par Joachim Traumfreund, un médecin atypique et brillant qui a participé dans sa jeunesse aux mouvements de réforme de la psychiatrie. C'est à lui et à Paulus Rilviero, un officier de police, qu'on confie le soin de tirer au clair les mobiles de Nexus et de déterminer s'il est responsable de ses actes. Afin de se consacrer à ce cas intriguant, Traumfreund transfère le criminel dans une annexe de la clinique, un bâtiment situé dans un coin de montagne que l'hiver isole peu à peu. Une fois sur place, nos deux enquêteurs découvrent que Nexus est un dormeur pathologique qui reprend nuit après nuit le fil du même Grand Rêve. Pour comprendre son crime, Traumfreund et Rilviero vont devoir s'immerger dans cet univers onirique où Nexus mène une véritable vie parallèle. Captivés par les récits du meurtrier, ils sont parfois rattrapés par le doute : comment être sûrs qu'ils n'ont pas affaire à un fabulateur ? A partir de ce fait divers, Les Veilleurs nous entraîne dans une exploration passionnante des territoires de la folie et du sommeil. Reprenant certains codes des grands thrillers hollywoodiens, l'auteur compose une fresque sur la place de l'imaginaire dans la société moderne, plus rationaliste qu'aucune autre, mais aussi fascinée par les mondes virtuels et les faces nocturnes de la réalité.

Une année dans la vie de Tolstoï – Jay Parini

En cette année 1910, suite à la publication de Guerre et Paix et d'Anna Karénine, Léon Tolstoï est l'écrivain le plus célèbre au monde. Mais la notoriété a un prix. Déchiré entre ses exigences ascétiques et le luxe dans lequel il vit, le comte cherche la paix, loin de ses treize enfants et des discordes qu'attisent sa femme Sophia et son disciple Tchertkov. Il s'enfuit donc, ultime étape d'une quête vécue comme un chemin de croix qui s'avèrera dans la petite gare d'Astapovo, envahie le temps d'une agonie par une meute de journalistes. S'inspirant des journaux intimes et de la correspondance des familiers de Tolstoï, Jay Parini dresse le portrait d'un mythe vivant, idolâtré ou manipulé, aimé ou haï, avant tout profondément humain.

Démon – Thierry Hesse

Quelles furent les dernières pensées de Franz et Elena ? C'est la question qui obsède Pierre, après que son père, Lev Rotko, lui a raconté un soir de novembre 2001 ce qu'il lui avait obstinément caché durant des années : le destin de ses parents, Franz et Elena, des Juifs russes assassinés par les nazis, son exil en 1953, et tous les malheurs communs aux êtres pris dans la tourmente de la guerre. Pour Pierre, cette révélation est comme une déflagration : la guerre, qu'il connaît bien pour avoir sillonné, en tant que grand reporter, l'Afrique de l'Ouest, fait cette fois effraction dans son histoire intime. II veut vraiment connaître Franz et Elena? Alors il lui faut éprouver la vie avec la peur, la vie avec la mort. Du jour au lendemain, Pierre part pour Grozny, qui se révèle tragiquement parfaite pour faire l'expérience de l'abandon. Et Démon est le roman de cette expérience. Dans ce livre au souffle épique défilent tour à tour le massacre des Juifs d'Ukraine, la mort de Staline, l'attaque des Twin Towers vue par Poutine, un attentat meurtrier dans un théâtre de Moscou. Thierry Hesse transforme notre actualité en histoires. En mettant en scène des dizaines de personnages, de lieux, d'époques, il nous prouve qu'il sait aussi transformer notre Histoire en roman, comme avant lui Tolstoï ou Vassili Grossman.

Le remplaçant – Agnès Desarthe

"Peut-être ferais-je mieux de commencer par expliquer que mon grand-père n'est pas mon grand-père. Bouz, Boris, Baruch n'est pas le père de ma mère. Le père de ma mère a été tué à Auschwitz en 1942. B.B.B. - appelons-le ainsi, pour faire plus court - est l'homme avec qui ma grand-mère, la vraie, a refait sa vie... si l'on peut dire." Né en Moldavie, province tour à tour roumaine et soviétique avant d'être partiellement annexée par l'Ukraine, B.B.B. traverse le siècle sans déranger personne. Occupant cette place laissée vacante, il joue un rôle à la fois discret et nécessaire. Lui, le "remplaçant", est devenu irremplaçable. En confrontant son image avec celle du pédagogue polonais Janusz Korzack, directeur de l'orphelinat du ghetto de Varsovie, Agnès Desarthe trace le portrait de son anti-héros favori.

  • Pocket Editions

Le Livre d'Hanna – Géraldine Brooks

En Europe, en Australie et à Jérusalem, de 1480 à 2002. 1996, Sarajevo. Hanna Heath, une Australienne d'une trentaine d'années, conservatrice passionnée de manuscrits anciens, se voit confier le livre que tout chercheur rêverait de tenir entre ses mains : une célèbre Haggadah, vieille de plusieurs siècles, retrouvée il y a peu dans les ruines de la ville. Dépêchée de l'autre bout du monde pour cette mission, Hanna compte bien percer les secrets de ce livre hébreu, de ses sublimes enluminures et de ces hommes et femmes de toutes religions qui l'ont fabriqué, manié et sauvé à travers les âges. Elle s'intéresse ainsi à la personnalité d'Ozren Kamaran, le bibliothécaire musulman du Musée national, qui a caché la Haggadah pendant le siège de Sarajevo. Marqué par les tragédies du passé, cet homme ténébreux va éveiller des sentiments nouveaux en Hanna… Mais, riche de ses découvertes sur l'artefact, la jeune femme part mener l'enquête, prête à tout pour découvrir l'incroyable destin de ce livre sacré, témoin éclatant des drames de l'Histoire auquel lui et son peuple ont survécu. De Sarajevo pris dans la tourmente nazie à la montée de l'antisémitisme dans les années 1890 à Vienne, des dernières heures de l'Inquisition vénitienne à l'expulsion des Juifs de l'Espagne d'Isabelle la Catholique, Hanna parvient à lever un bout du voile sur ces actes de courage ou de lâcheté qui ont fait l'histoire du manuscrit. Depuis ce bibliothécaire musulman qui va sauver la Haggadah sous le nez des Allemands, à ce censeur papal et ce rabbin, rongés par des vices cachés, qui vont le faire échapper aux flammes condamnant les ouvrages hérétiques, jusqu'à cette esclave musulmane africaine, passionnée de peinture, dans l'Andalousie mauresque de la convivencia. En hommage à tous ceux-là et bien d'autres encore, Hanna se lance dans une quête de vérité, qui va la mener plus loin qu'elle ne l'aurait imaginé…

Mangez-le si vous voulez – Jean Teulé

Nul n'est à l'abri de l'abominable. Nous sommes tous capables du pire ! Le mardi 16 août 1870, Alain de Monéys, jeune périgourdin, sort du domicile de ses parents pour se rendre à la foire de Hautefaye, le village voisin. C'est un jeune homme plaisant, aimable et intelligent. Il veut également profiter de l'occasion pour promouvoir son projet d'assainissement des marais de la région. Il arrive à quatorze heures à l'entrée de la foire. Deux heures plus tard, la foule devenue folle l'aura lynché, torturé, brûlé vif et même mangé. Comment une population paisible (certes angoissée par la guerre contre la Prusse et sous la menace d'une sécheresse exceptionnelle) peut-elle être saisie en quelques minutes par une telle frénésie barbare ? Certains s'efforceront d'arracher la malheureuse victime des mains de ces furieux. Mais si peu. Seule Anna, une jeune fille amoureuse, risquera sa vie pour le sauver. En vain. La barbarie l'emportera…

17 commentaires:

Laurence a dit…

Je n'ai lu que deux romans de cette sélection : un que je te conseille vivement (La Peur de Gabriel Chevallier) et un que je n'ai vraiment pas aimé (Les veilleurs de Vincent Message). J'ai par contre très envie de lire "Le remplaçant" d'Agnès Desarthe. :)

In Cold Blog a dit…

Sa sortie en poche sera peut-être l'occasion pour Tableaux d'une exposition de toucher un plus large public. Ce qui ne serait que justice car c'est vraiment une belle histoire.

Ys a dit…

Rassure-moi : tu ne vas pas lire Schmitt et de Rosnay ?!

zarline a dit…

Chouette, pleins de titres dont j'attendais la sortie en poche. Merci pour ce petit récapitulatif.

L'or des chambres a dit…

Je suis complètement d'accord avec toi, trop de sorties... Comment faire son choix, comment être certaine que l'on ne va pas louper le meilleur en étant attiré par ceux dont on aurait pu se passer ??? Lait noir m'attend sur ma PAL et j'ai vraiment très envie de le lire... Je ne sais pas si j'aurais le temps de me pencher sur les sorties poches de septembre puisqu'il me faut d'abord me consacrer au challenge 1% de le rentrée littéraire. T'es-tu inscrite ? Bonne journée Nanne et bises

Kathel a dit…

Une jolie sélection, éclectique et ouverte... Je recommande "Le livre d'Hanna" de Geraldine Brooks, très beau, et dont on a assez peu parlé. Moi, j'ai choisi de lire Démon de Thierry Hesse qui semble passionnant !

liliba a dit…

Génial, de quoi allonger nos LAL ! (qui n'en n'ont pas vraiment besoin, mais bon...)

Lilibook a dit…

Oh la la, il faut absolument nous rajouter du temps pour lire ;-)))

Emilie a dit…

J'avoue les sorties poches m'intéressent beaucoup plus que la rentrée littéraire, une question de budget principalement mais j'aime aussi beaucoup le format poche.

Nanne a dit…

@ Laurence : Je me souviens du billet sur ton blog concernant "La Peur" de Gabriel Chevallier ... C'est un livre que j'ai lu il y a très longtemps (mon poche est très défraichi !) et que je relirai très vite sans doute ! "Les veilleurs" me tente, ainsi que "Le remplaçant" d'Agnès Desarthes dont j'attendais la sortie poche avec impatience ...

@ In Cold Blog : Je me suis souvenue de ton billet touchant et émouvant concernant ce livre trop discret sur la blogosphère ! Sa sortie en poche pourrait lui donner une seconde chance, méritée ... Du moins, je lui souhaite !

@ Ys : Non, je te rassure là-dessus ! Encore que j'ai beaucoup aimé "L'évangile selon Pilate" d'EES ... Et puis, j'ai "La part de l'autre" dans ma PAL et qui attend, qui attend, qui attend depuis des lustres ;-D Il faudra bien que je m'y mette !

Nanne a dit…

@ Zarline : J'ai prévenu que la rentrée allait être belle, mais elle l'a été bien au-delà de ce que je pensais réellement ! Finalement, les sorties poche sont très intéressantes à faire pour savoir tout ce qui nous reste à explorer ...

@ L'or des chambres : Je suis lamentablement passée à côté de la rentrée littéraire 2009, et je n'ai pas voulu recommencer cette année ! Par contre, il y a tellement d'ouvrages cette rentrée que je commence déjà à saturer ... Je pense que je vais me recentrer sur l'essentiel, les livres qui me plaisent vraiment et ma PAL gargantuesque !

@ Kathel : Je me souviens du "Livre d'Hanna" qui t"avait vraiment plu ! Une bonne chose qu'il soit sorti en poche pour cette rentrée ... Je possède "Démon" de Thierry Hesse depuis sa sortie en 2009 et je ne l'ai toujours pas lu. J'ai honte ! Il faut que je rattrape cela et très vite ;-D

Nanne a dit…

@ Liliba : C'est ce que j'ai pensé quand j'ai fouillé pour préparer ce billet ! Nos pauvres PAL vont en prendre un coup ... Sans parler du temps qui n'est pas élastique !

@ Lilibook : Il faut une loi pour que l'on nous donne plus de temps pour lire, lire et lire encore ... Pourquoi ne pas nous payer pour lire ;-D Ça fonctionnerait auprès d'un certain public ...

@ Émilie : Je crois que tu es la voix de la Raison ! Le mieux, c'est encore d'attendre les sorties poche qui offrent toujours un large choix de bons ouvrages récents ... "Démon" de Thierry Hesse est sorti fin 2009, par exemple. Moins de un an après, il est en poche. J'ai vu aussi "Un pays à l'aube" de Dennis Lehane en poche Rivages, sorti en 2008.

soukee a dit…

Très bonne initiative ! De mon côté je ne regarde que d'un oeil la rentrée littéraire, les sorties poche m'attirent davantage ! Donc merci pour ton billet !

Lounima a dit…

Beaucoup, beaucoup trop de tentations mais, pour le moment, je résiste... Et, j'ai de la chance, dans cette liste, il n'y a pas de livres qui me tentent au point de briser ma résolution : résister à la rentrée littéraire qui, chaque année me ruine et m'oblige à agrandir l'espace alloué à ma PAL ... ;-)

Nanne a dit…

@ Soulee : Merci pour l'encouragement à continuer ! Cette année, j'ai décidé de faire une rentrée littéraire allégée en raison d'une overdose d'ouvrages (plus de 700) ... Je n'en n'ai repéré que deux que je veux lire absolument : "L'insomnie des étoiles" de Marc Dugain et "Purge" de Sofi Oksanen. Plus que raisonnable ;-D Je lui préfère, de loin, toutes les sorties poches mensuelles !

@ Lounima : Il y a déjà longtemps que l'espace de ma PAL est saturé ;-D Mais tu as de la chance de pouvoir résister aux sorties mensuelles de toutes sortes ... De mon côté, je vais faire dans le dilettantisme pour cette rentrée littéraire !

Manu a dit…

Je ne connaissais pas "Tableaux d'une exposition" mais je le note !

Nanne a dit…

@ Manu : C'est In Cold Blog qui en a très bien parlé il y a quelques temps de cela ... Je l'avais noté car cela parlait d'art, de non-dits, d'histoires de familles ! Je pense qu'après la lecture du billet d'ICB, tu seras conquise par ce très beau roman.