3 décembre 2008

LE THE JUSQU'A L'IVRESSE

  • Opium - Maxence Fermine (Livre de poche n°30100)


"La vie de Charles Stowe, aventurier du thé, donne à penser que le hasard est une toile d'araignée dans laquelle le destin vient parfois se prendre".

1838. Charles Stowe est un gentleman anglais amateur de cigares, de whisky et de thé comme le veut la tradition de son milieu et de ses origines. Il n'est pas peu fier de détenir une maison de thés et d'épices réputée dans la haute société londonienne, "Les mille parfums du thé". Cette passion pour le thé lui vient de son enfance et plus particulièrement de son père - Robert Stowe -, créateur de la maison d'import - export et grand spécialiste du thé. Depuis cette période de sa vie, Charles Stowe n'a qu'un seul et unique désir : percer le secret de la fabrication des trois thés, le bleu, le vert et le blanc.

Aventurier dans l'âme, comme le sont si souvent les Britanniques, Charles Stowe
décide de partir pour la Chine à la recherche de nouvelles épices et de thés aux arômes rares et subtils. "Pour cela, il devait emprunter une route parmi les plus odorantes et les plus périlleuses du monde. Celle qui, partant de Londres, suivait la voie des Indes, continuait jusqu'en Asie et de se perdait irrémédiablement dans l'Empire Céleste. Un périple qu'on nommait la route du thé". Poussé par son père, Charles Stowe s'embarque pour la Chine à bord d'un navire de commerce qui le mènera de Londres et Shanghai, de Singapour à Hong Kong en passant par l'île de Ceylan.

Au cours de son expédition en Chine, Charles Stowe rencontrera Pearle, négociant en thés et Irlandais d'origine, personnage énigmatique. "C'est ainsi que Charles Stowe rencontra Pearle, le directeur du Comité du thé, seul négociant britannique à avoir le privilège de posséder un laissez-passer délivré par les autorités chinoises". Pour obtenir de Pearle le secret
de son sauf-conduit, Charles Stowe se liera à lui par un pacte de sangs mêlés. Ce contrat inaliénable lui permettra de partir à la rencontre de Lu Chen et de Wang au pays du thé. Wang est un seigneur, serviteur du grand Lu Chen que personne n'a jamais vu. Il est le gardien du royaume du thé. "Il y avait dans ces montagnes les plus belles cultures au monde et, sans doute, les plus rares. Partout les feuilles de Camellia Sinensis recouvraient la terre. C'était un immense océan aux vagues soyeuses et belles, une mer d'un vert éclatant dont on ne récoltait que l'écume. Ivre de joie, il nageait dans ces flots avec béatitude".

Au cours d'un repas chez Wang, Charles Stowe tombera sous le charme d'une Chinoise aux yeux verts, Loan, qui porte à l'épaule le tatouage d'une fleur d'opium. Il cherchera à savoir et à comprendre les secrets cachés dans le royaume du thé. A vouloir percer autant de mystères à la fois, Charles Stowe finira par céder à toutes les tentations, même les plus dangereuses.

"Opium" de Maxence Fermine est un livre qui emporte le lecteur dans un voyage à travers les sens et les cultures. L'écriture légère et aérienne comme une tasse de
thé est servie par un style lyrique et riche qui donne envie d'en découvrir plus sur ce breuvage tant apprécié par bon nombre d'entre nous. On assiste à la cueillette des plus belles feuilles de Camellia Sinensis, destinées à donner les thés les plus parfumés et les plus raffinés. On apprend comment réaliser un thé succulent. On imagine le royaume du thé avec ses verts flamboyants et ondoyants, les fines gouttelettes de brume se déposant sur les jeunes pousses pour leur donner l'humidité nécessaire à leur épanouissement. Au travers de l'histoire de l'histoire de la route du thé, des colonies britanniques en Asie, "Opium" raconte le trafic de cette drogue, les échanges commerciaux au 19ème Siècle, la corruption de l'administration - tant chinoise qu'anglaise -, et la puissance économique qu'elle donnait déjà à ceux qui en détenaient le monopole. Tout cela fait un peu oublier que la seconde partie du roman est un peu moins substantiel que la première. Cela reste quand même un roman plein de sensualité, de saveur et de mystères.

Rats de biblio a aimé son côté mystérieux et sensuel, Hélène le trouve agréable à lire mais regrette le plaisir de "Neige", Lorraine a apprécié ce court roman initiatique comme une bonne tasse de thé.

8 commentaires:

Jules a dit…

C'est un auteur à deécouvrir pour moi... Neige serait peut-être le premier...

Nanne a dit…

@ Jules : C'est un auteur de roman initiatique vraiment à découvrir. Et "Neige" en est un très bel exemple, sans être le seul ...

Lyvie a dit…

Nanne, je vais noter ce titre, ton billet me fait entrevoir que beaucoup de choses m'attirent dans cette histoire. Et puis, sensualité, saveurs, mystères... je suis convaincue:)

Nanne a dit…

@ Sylvie : Je l'ai lu en un jour tellement il est envoûtant ... Donc, je ne saurais que te conseiller cette lecture, malgré la superficialité du sujet ;-D

Anonyme a dit…

Je trouve la plume de Maxence Fermine absolument superbe! J'ai adoré Neige et aussi Le violon noir. Celui-ci est le prochain que je m'offrirai, il me tente depuis bien longtemps!

Nanne a dit…

@ Allie : Il faut te faire plaisir en lisant ce court roman, parce qu'il est superbe, même si on est un peu déçu de sa superficialité. Par contre, je vais m'offrir "Le violon noir" ...

Anonyme a dit…

J'avais été déçue par le violon noir et j'ai laissé passé ce livre, ce billet le rend tentant, je l'inscrit comme prochaine lecture merci

Anonyme a dit…

Je pense poursuivre ma découverte de M. Fermine avec ce livre, que j'avais déjà repéré. Je n'avais pas fait le rapprochement avec le nom de l'auteur, curieusement.