- Delirium tremens - Ken Bruen - Folio Policier n°417
"Il est quasiment impossible de se faire renvoyer de la Garda Siochana. Il faut vraiment y mettre du sien. Tant que vous ne devenez pas un objet de honte, ils sont prêts à tolérer presque n'importe quoi. J'avais atteint la limite. Plusieurs
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Dernières chances
Sursis
Et je ne m'améliorais toujours pas. Je ne dessoulais pas non plus. Ne vous méprenez pas : les gardai et l'alcool entretiennent une vieille relation, presque amoureuse. A vrai dire, un garda abstinent est considéré avec méfiance, quand ce n'est pas avec une totale dérision, à l'intérieur et à l'extérieur de la police". Jack Taylor n'est pas du genre à faire les choses à moitié. Irlandais, ancien policier viré manu militari de la Garda Siochana pour avoir écrasé son poing sur la figure d'un ministre en vue qui prenait quelques libertés avec la limitation de vitesse, celui-ci s'est reconverti en détective privé. De son précédent emploi, il a conservé - envers et contre tout, et malgré les courriers administratifs - sa veste de policier. Inutile de rechercher son numéro professionnel dans le bottin téléphonique, personne ne le trouverait. Par contre, rendez vous au Grogan's, le plus ancien pub de Galway qui n'a jamais rien changé à ses habitudes et à sa décoration, et il y a une très forte probabilité pour que vous tombiez sur Jack Taylor sirotant un café au brandy ou une Guinness.
C'est au Grogan's où il a élu domicile professionnel que Jack Taylor rencontre les quelques client qui se présentent à lui pour de petites affaires. C'est ici qu'il a reçu Ann Henderson dont la fille - Sarah - s'est suicidée à seize ans. Seulement, elle est convaincue que celle-ci n'a pas mis fin à ses jours, mais qu'elle a été bel et bien éliminée. Ce qui lui laisse croire cela ? Un simple appel téléphonique pour le moins singulier, de suite après sa disparition. "- Je ne crois pas que ... elle se soit suicidée ... Elle ... elle n'aurait pas fait ça. Je m'efforçai de ne pas soupirer. Elle esquissa un sourire amer. - N'importe quel parent dirait pareil, hein ? Mais il s'est passé quelque chose ensuite. - Ensuite ? - Oui. Un homme m'a téléphoné. Il m'a dit : "On l'a noyée." Je fus désarçonné. Je m'efforçai de raccrocher les wagons. - Quoi ? - Il n'a rien dit de plus. Uniquement ces mots".
L'enquête va s'avérer délicate et difficile. Demandant à voir le dossier auprès de son ancien collègue, le surintendant Clancy, celui-ci lui conseille fortement d'arrêter de boire d'une part, et de ne pas devenir un fardeau, d'autre part. Mais c'est bien connu, Jack Taylor n'en fait qu'à sa tête. Et quand il s'obstine à vouloir retrouver à tout prix les témoins concernant le suicide de la jeune Sarah, il prend la raclée de sa vie. "Au moment où je me tournais vers ma porte, le premier coup m'atteignit à la nuque. Suivi d'un coup de pied dans les valseuses. Pour une raison incompréhensible, je m'accrochai à mes frites. Deux types, deux costauds. Ils m'administrèrent une raclée de grands professionnels. Un mélange de coups de pied et de poing qui s'enchaînaient à un rythme précis. Sans méchanceté, mais avec un parfais sens du devoir. Je sentis mon nez se briser. Je jurerais avoir entendu le fameux craquement". Têtu comme un Irlandais, Jack Taylor poursuivra néanmoins son investigation sur la mort suspecte de la jeune fille. De l'avis de son ancien employeur, elle n'était qu'une fainéante, une tire-au-flanc, une marginale sans aucun avenir. C'est l'unique raison pour laquelle elle avait été renvoyée du magasin. Seulement, trois autres filles de son âge, travaillant dans la même boutique que Sarah, ont - elles aussi - été retrouvées mortes ? Pur hasard ou simple coïncidence ?
Ancien policier de la Garda Siochana, viré en raison de son penchant immodéré pour l'alcool et ses manières expéditives, lecteur et poète entre ses soulographies - sa deuxième passion après le café noyé de brandy et la Guinness - fragile et redoutable à la fois, tel est le Jack Taylor de Ken Bruen dans "Delirium tremens". Ajouter à cela un caractère taciturne, un seul et unique ami dans les bons moments comme dans les beuveries, des envies irrésistibles de muffin au shit, une voisine qui cherche à l'expulser de chez lui, un séjour en hôpital psychiatrique pour delirium tremens, et vous aurez un portrait rapide mais presque fidèle de Jack Taylor, électron libre de la police irlandaise, détective privé clandestin. Par-dessus tout, Jack Taylor est un bibliophile tendance obsessionnel depuis son enfance. Il est tombé dans la littérature et la poésie avant même de sombrer dans l'alcool. Surtout, ne cherchez pas dans "Delirium tremens" un roman policier au sens pur du terme, vous risqueriez la déception. Hormis l'enquête sur la mort mystérieuse de Sarah qui sert de fil conducteur au roman, "Delirium tremens" est plus un roman d'atmosphère, de réflexion sur fond d'humour noir. Parce qu'autour de Jack Taylor évolue une humanité charmante, enjouée. De Sean le patron canonique du Grogan's, à Sutton - alcoolique notoire et artiste à ses heures-, en passant par Cathy B., chanteuse à la voix de cristal, habillée comme une nonne et chaussée de Doc Martens bleu, sans parler de la mère de Jack Taylor, bigote enfermée dans le carcan de la religion et ses ressentiments, on pourrait se croire dans un tableau de George Grosz. L'Irlande et Galway sont présents à part entière dans ce roman, qui ajoute une touche sensible à l'ensemble. C'est une lecture agréable en compagnie d'un personnage en quête de reconnaissance et d'amour. C'est bon comme une Guinness douce et crémeuse !
* Pauvre de moi !
Les blogs qui en parlent : Dasola, Fée Carabine, Yv, Karine:), Papillon, Choupy, Émilie, ... D'autres peut-être ?! Merci de vous faire connaître que je vous ajoute à la liste.
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C'est au Grogan's où il a élu domicile professionnel que Jack Taylor rencontre les quelques client qui se présentent à lui pour de petites affaires. C'est ici qu'il a reçu Ann Henderson dont la fille - Sarah - s'est suicidée à seize ans. Seulement, elle est convaincue que celle-ci n'a pas mis fin à ses jours, mais qu'elle a été bel et bien éliminée. Ce qui lui laisse croire cela ? Un simple appel téléphonique pour le moins singulier, de suite après sa disparition. "- Je ne crois pas que ... elle se soit suicidée ... Elle ... elle n'aurait pas fait ça. Je m'efforçai de ne pas soupirer. Elle esquissa un sourire amer. - N'importe quel parent dirait pareil, hein ? Mais il s'est passé quelque chose ensuite. - Ensuite ? - Oui. Un homme m'a téléphoné. Il m'a dit : "On l'a noyée." Je fus désarçonné. Je m'efforçai de raccrocher les wagons. - Quoi ? - Il n'a rien dit de plus. Uniquement ces mots".
L'enquête va s'avérer délicate et difficile. Demandant à voir le dossier auprès de son ancien collègue, le surintendant Clancy, celui-ci lui conseille fortement d'arrêter de boire d'une part, et de ne pas devenir un fardeau, d'autre part. Mais c'est bien connu, Jack Taylor n'en fait qu'à sa tête. Et quand il s'obstine à vouloir retrouver à tout prix les témoins concernant le suicide de la jeune Sarah, il prend la raclée de sa vie. "Au moment où je me tournais vers ma porte, le premier coup m'atteignit à la nuque. Suivi d'un coup de pied dans les valseuses. Pour une raison incompréhensible, je m'accrochai à mes frites. Deux types, deux costauds. Ils m'administrèrent une raclée de grands professionnels. Un mélange de coups de pied et de poing qui s'enchaînaient à un rythme précis. Sans méchanceté, mais avec un parfais sens du devoir. Je sentis mon nez se briser. Je jurerais avoir entendu le fameux craquement". Têtu comme un Irlandais, Jack Taylor poursuivra néanmoins son investigation sur la mort suspecte de la jeune fille. De l'avis de son ancien employeur, elle n'était qu'une fainéante, une tire-au-flanc, une marginale sans aucun avenir. C'est l'unique raison pour laquelle elle avait été renvoyée du magasin. Seulement, trois autres filles de son âge, travaillant dans la même boutique que Sarah, ont - elles aussi - été retrouvées mortes ? Pur hasard ou simple coïncidence ?
Ancien policier de la Garda Siochana, viré en raison de son penchant immodéré pour l'alcool et ses manières expéditives, lecteur et poète entre ses soulographies - sa deuxième passion après le café noyé de brandy et la Guinness - fragile et redoutable à la fois, tel est le Jack Taylor de Ken Bruen dans "Delirium tremens". Ajouter à cela un caractère taciturne, un seul et unique ami dans les bons moments comme dans les beuveries, des envies irrésistibles de muffin au shit, une voisine qui cherche à l'expulser de chez lui, un séjour en hôpital psychiatrique pour delirium tremens, et vous aurez un portrait rapide mais presque fidèle de Jack Taylor, électron libre de la police irlandaise, détective privé clandestin. Par-dessus tout, Jack Taylor est un bibliophile tendance obsessionnel depuis son enfance. Il est tombé dans la littérature et la poésie avant même de sombrer dans l'alcool. Surtout, ne cherchez pas dans "Delirium tremens" un roman policier au sens pur du terme, vous risqueriez la déception. Hormis l'enquête sur la mort mystérieuse de Sarah qui sert de fil conducteur au roman, "Delirium tremens" est plus un roman d'atmosphère, de réflexion sur fond d'humour noir. Parce qu'autour de Jack Taylor évolue une humanité charmante, enjouée. De Sean le patron canonique du Grogan's, à Sutton - alcoolique notoire et artiste à ses heures-, en passant par Cathy B., chanteuse à la voix de cristal, habillée comme une nonne et chaussée de Doc Martens bleu, sans parler de la mère de Jack Taylor, bigote enfermée dans le carcan de la religion et ses ressentiments, on pourrait se croire dans un tableau de George Grosz. L'Irlande et Galway sont présents à part entière dans ce roman, qui ajoute une touche sensible à l'ensemble. C'est une lecture agréable en compagnie d'un personnage en quête de reconnaissance et d'amour. C'est bon comme une Guinness douce et crémeuse !
* Pauvre de moi !
Les blogs qui en parlent : Dasola, Fée Carabine, Yv, Karine:), Papillon, Choupy, Émilie, ... D'autres peut-être ?! Merci de vous faire connaître que je vous ajoute à la liste.
22 commentaires:
Je n'ai pas accroché au Ken Bruen que j'ai lu, surtout en fait à Jack Taylor, et certainement parce que je m'attendais à une enquête...
Oui pourquoi pas, mais si je le lis, je l'emprunterais en le commandant à la biblio.
L'enquête est tellement secondaire qu'on se demande même comment Jack réussit à la mener au bout. mais il est tellement attachant et sa ville tellement belle qu'on lui pardonne.
Jack Taylor est un héros dont j'aime la compagnie même si j'ingurgite la bière et le whisky à un rythme différent ...
Je me répète mais j'aime vraiment beaucoup ce Jack Taylor, très attachant. Il te reste plus qu'à lire la suite ;-)
J'ai lu Le dramaturge et Toxic blues et ne désespère pas de trouver le temps de lire les autres... De toute façon, c'est comme le bon whisky, c'est bon à petites doses !
Un libraire m'en a encore dit du bien hier, de cet auteur...
Un auteur que j'aimerais découvrir. Quand la PAL aura diminué ...
@ Ys : Il me semble que les enquêtes de Jack Taylor n'en sont pas vraiment ... L'histoire tourne plus autour du personnage et de l'ambiance ! Mais pour une fois, j'ai commencé par le premier de la liste et j'ai bien aimé. Je vais continuer pour savoir de quoi il retourne ... Je suis une aventurière ;-D
@ Lilibook : Il se lit très bien et très vite, si tu aimes l'atmosphère des pubs irlandais ... Mais tu devrais le trouver en bibliothèque. C'est presque un classique ;-D
@ Yv : Je me suis fait à peu près la même réflexion ! Comment peut-il réussir à boucler son enquête avec la vie qu'il mène ?! Jack Taylor est vraiment très attachant et la ville de Galway donne envie d'aller faire un tour dans le coin, malgré le crachin ...
@ Dominique : En lisant ce premier roman, j'avais l'impression de boire avec Jack Taylor de la Guinness ! J'ai rarement trouvé un personnage qui buvait autant d'alcool en si peu de temps ... Mais je l'aime bien quand même ;-D
@ Émilie : Comme toi, je suis tombée sous le charme de Jack Taylor ! Il ne me reste plus qu'à lire la suite de ses aventures alcoolisées, pluvieuses et policières (un peu) ...
@ Kathel : Je vais aussi continuer d'explorer l'œuvre de Ken Bruen, en la dégustant comme un bon vieux whisky ou une Guinness (j'en suis fan !) ...
@ Keisha : Et alors ! Depuis quand on ne suit plus les conseils avisés de son libraire préféré ?! Tu devrais lui faire la bise et te jeter sur les ouvrages de Ken Bruen ;-D
@ Manu : Je vais t'annoncer quelque chose, au risque de te choquer : ta PAL ne baissera jamais plus ! Tu es entrée dans la 4e dimension. Celle de la blogosphère ... Donc, après cette information capitale, tu peux te jeter sur les œuvres de Ken Bruen sans culpabiliser ;-D
Même commentaire que Manu ! et je ne veux pas retenir ta réponse .. je viens d'accepter des livres-voyageurs à tout-va, je ne veux même pas compter.
@ Aifelle : Même combat que pour Manu ! Vous avez vendu votre âme à la blogosphère, maintenant, il faut en accepter tous les (agréables et pervers) inconvénients ... Pour te rassurer, je ne compte plus ma PAL, j'attends tranquillement qu'elle veuille bien baisser toute seule ;-D
Bonjour Nanne, merci pour le lien. J'aime vraiment ce personnage de Jack Taylor malgré ses addictions. J'apprécie le fait que les romans de Bruen se lisent vite et c'est bien écrit. Bonne journée.
@ Dasola : Pour le lien, c'est normal. Je trouve qu'il est toujours intéressant d'avoir plusieurs avis pour donner envie de lire un livre ... Quant à Jack Taylor, je reconnais qu'il m'est bien sympathique malgré les cuites carabinées qu'il se prend dans ce premier roman ! Et j'ai tellement accroché à cette lecture, que j'ai déjà prévu la suite. C'est dire ;-D
Bonjour Nanne, si tu veux que je t'envoie Toxic blues, tu me fais signe. Bonne journée.
@ Dasola : Alors là, c'est gentil comme tout, surtout que j'ai très envie de continuer à découvrir cet auteur et son personnage emblématique de Jack Taylor ... Je vais te faire signe, mais dans quelques semaines, quand j'aurai réussi lire quelques priorités et lectures communes ! Encore merci pour cette proposition ;-D
J'avais lu le premier tome d'une autre de ses séries, R&B, très sympa! Jack, j'en entends parler depuis un bout de temps, il faudra un jour que je parte à sa découverte!
@ Chiffonnette : Je connais la série R&B de Ken Bruen de réputation, mais si elle est aussi réussie que celle de Jack Taylor, alors je crois que je vais me faire un plaisir de la découvrir ! Mais avant, je vais continuer avec "Toxic Blues" que Dasola m'a gentiment proposé ... Et je ne peux pas résister à ce genre d'envie !
Je l'avais déjà noté celui-ci mais tu me donnes envie de le surligner ! ;-)
@ Lounima : Tu fais bien de le surligner, parce qu'il se lit très vite et Jack Taylor est un personnage très attachant, malgré ses soucis récurrents ! J'ai d'ailleurs prévu "Toxic Blues" que Dasola m'a gentiment proposé ... Tout est dit !
Je viens de le terminer ! C'est mon premier Ken Bruen, et ce ne sera certainement pas mon dernier ! J'aime énormément cette ambiance noire et le personnage de Jack Taylor. Quant à l'enquête, on comprend dès le départ que ce n'est qu'un prétexte et on est vite embarqué dans l'univers de Galway... :)
@ Morgouille : Pour le moment, je n'ai lu que les deux premiers de la série avec Jack Taylor, mais je compte bien les lire tous ! Ce sont surtout des romans d'atmosphère autour des pubs irlandais et de la ville de Galway ... Les intrigues policières sont réduites à leur portion congrue. Mais le personnage est tellement bien croqué et truculent à souhait qu'on en redemande encore et encore ;-D
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