- Cadavre d'État - Claude Marker - Carnets nord Éditions
"Un interrogatoire d'identité après un ramassage de cloches, une nuit d'hiver, à Paris, commissariat du 3ème arrondissement. J'arrivai dans le métier. J'ai oublié les traits du bonhomme. Ils se ressemblaient tous, les "naufragés de la vie" : un tas de hardes, sacs d'emballage pour cacher leur viande avariée ; au-dessus, quelque chose, beugné de partout et hirsute, qu'on ne pouvait pas nommer une tête, parce que sans sexe, sans âge, sans regard, de ce gris de cendre que la misère et la crasse finissent par flanquer à la peau humaine. Tous étaient imprégnés de la même odeur, une puanteur que je traîne encore dans les narines, de pourri, de suri, de pisse - et cette infection qui leur fusait de la bouche : vinasse et cadavre !".
Il arrive parfois que l'on se sente proche de ces "naufragés de la vie", loqueteux, dépenaillés, sales, orduriers. Morts parfois, tout en donnant l'apparence de vivre. Vivre un enfer au quotidien, parce que l'on vous a fracassé l'existence. S'oublier dans le travail, ne plus ressentir d'envie, de désir, n'avoir que des automatismes, des réflexes de survie à la place d'émotions et de passions. Et puis, un jour, se réveiller de cette torpeur, de cette douleur de vivre, de cet géhenne et décidé de se battre - au sens propre - chercher à se venger, haïr son adversaire pour ne plus retomber dans les limbes d'une vie massacrée.
C'est le choix opéré par le commissaire Coralie Le Gall pour surmonter une terrible douleur psychique. Et cela tombe plutôt bien, puisque l'on vient de lui confier une enquête qui promet d'être tout, sauf simple. On a retrouvé le cadavre d'un haut fonctionnaire, attaché au Premier Ministre, sur le parking poisseux d'une zone industrielle en banlieue parisienne. Que pouvait faire un personnage aussi atypique, appartenant à l'élite de la nation, dans un quartier aussi piteux ? Surtout, cette enquête va s'avérer des plus délicates. Non pas tant en raison du mort - déjà important en lui-même -, mais du contexte. Le milieu de la politique, des grands commis de l'État est un monde à part, au-dessus de tout soupçon. Qu'un intrus tente de pénétrer leur système ou de perturber leurs arrangements, il n'en ressortira pas indemne. Le monde de la politique est un engrenage perfide qui broie les plus naïfs, les plus purs ou les moins avertis. "Et satisfaits d'eux-mêmes, et d'eux seuls. Se bataillant comme des chiots, mais, comme eux, se pourléchant les uns les autres et ne se plaisant que dans leur engeance, s'amnistiant par avance de tout, responsables de rien, s'étant accordé tous les droits, une fois pour toutes, comme phraser à creux, promettre et mentir à tire-larigot, se goberger comme futaille, voler ... Avec, pour les bas boulots, qui fatiguent, et les combinent, qui risquent, des tâcherons, répartis en partis, syndicats, associations ... Avec, à l'horizontale et à la verticale, en diagonale, en zig et en zag, des coteries, sectes, sous-sectes ... Tous brigands s'autocélébrant, se cooptant, népotifiant, décourageant et écartant quiconque sait, sait faire, ose penser".
Parce que Hubert de Vaslin, le cadavre, n'est vraiment pas n'importe qui. Brillant sujet aux vieilles origines aristocratiques dont un ancêtre a été l'ami Fénelon, passé de la magistrature à la grande entreprise du CAC 40, pour rejoindre les ministères prestigieux, il terminait une thèse sur Leibniz, philosophe, mathématicien et théologien allemand du 17e - 18e Siècles prônant l'amour de Dieu, lorsqu'il a été retrouvé avec une balle dans la tête. Dès le départ, son entourage professionnel pense au suicide d'un homme surmené. Mais cette théorie ne tient pas la route. Pour couronner le portrait, Hubert de Vaslin était un homme exceptionnel, qui ne possédait que des qualités. Cultivé, intelligent, homme de l'ombre, bien né, riche, désintéressé. Il était intime avec le Premier Ministre qui lui avait confié une mission de confiance, coordonner les services de polices et de renseignements, en France et à l'étranger. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu'au jour où Hubert de Vaslin a souhaité quitter son poste de conseiller. Comme cela, sans aucune raison apparente. Depuis, il n'était plus l'ami de personne. Relégué dans un placard doré, le marquis de Vaslin a poursuivi ses recherches sur Leibniz. Pas perturbé du tout par cette nouvelle situation, peu reluisante.Pas de vague à l'âme non plus, qui puisse laisser l'once d'un soupçon d'un acte désespéré.
Qui peut en vouloir à ce personnage singulier, remarquable, considéré comme un excentrique dans son milieu, pour maquiller son meurtre en suicide ? Qu'a découvert Hubert de Vaslin qui méritait une sentence digne de la Camorra ? Ce que comprendra petit à petit le commissaire Coralie Le Gall, c'est qu'elle a été choisie pour la connaissance de ce milieu dont elle est issue, et que les commanditaires de ce crime essaient de la manipuler. "La caste des politiciens et hautes fonctionnaires. Je me suis toujours trompée sur eux, tout au long de ma chienne de carrière. D'abord, je les ai jugés tocards, ringards, nullards. J'avais un exemple sous les yeux : l'un d'eux était mon proche. Puis je les ai constatés parasites, voleurs goinfres, tricheurs. Ensuite, m'est apparu le système. Non plus seulement la caste, mais ses soutènements financiers, idéologiques, criminels, ses réseaux d'échanges de bénéfices, le dépouillement entrepris sur tout un peuple, jusqu'à l'épuisement de ce peuple, jusqu'à sa mort. [...] Et maintenant, le les découvre ... fous. Inconscients du mal. Inconscients du mal qu'ils causent, des souffrances qu'ils provoquent. Inconscients que le vol est mal, que le meurtre est mal ... Ils sont le mal. Et ils ne le savent pas".
Qui peut être Claude Marker, l'auteur de ce "Cadavre d'État" ? C'est la question que je me suis posée tout au long de la lecture de ce roman noir. Un homme politique qui a voulu régler ses comptes avec quelques anciens "amis" ? Un haut fonctionnaire, un énarque, un juge d'instruction ou un procureur qui est passé par les coulisses des ministères, qui en a trop vu, trop entendu, et qui a décidé de laver son linge sale en place publique ? Un commissaire, un journaliste qui a enquêté, suivi des affaires d'État et qui - sous couvert du pseudonyme - raconte les arcanes du pouvoirs, ceux le détenant réellement, ceux croyant le détenir ? J'avoue ne pas avoir trouvé la solution à cette énigme. Ce que je sais, par contre, c'est que l'auteur maîtrise parfaitement les rouages du système politique et de la haute fonction d'État, des relations ambiguës que ces milieux entretiennent avec la presse.
"Cadavre d'État" est un roman policier qui tient son lecteur en haleine dès les premières pages. Jusqu'au bout, on a envie de savoir, de comprendre, de connaître les tenants et les aboutissants de cette sordide affaire publique. On suit le commissaire Le Gall, personnage énigmatique, fantasque et caméléon, passant avec une aisance déconcertante des ors de la République aux zones de non-droit des banlieues abandonnées à leur triste sort. Personnalité complexe qui a coupé les ponts avec son monde d'origine, elle pourchasse, poursuit, traque tous ceux qui - dans les ministères, la haute administration, les affaires -, s'allient au pire par intérêt personnel. C'est un peu sa quête du Graal. Sans éviter les poncifs avec le policier véreux, de l'inspecteur brillant mais taciturne, de celui issu des minorités visibles, des politiciens tous pourris et vendus à l'argent roi et facile, des énarques aux dents longues et qui raclent le parquet, l'auteur(e) revient sur plusieurs affaires qui ont défrayé la chronique et secoué le monde politique dans les années 1990. Dans une langue qui manie aussi bien l'argot professionnel que la langue de bois policée des palais de la République, tout en francisant les anglicismes, l'auteur(e) nous montre un monde à des années-lumières du politiquement correct, où tous les coups bas sont permis pour conserver sa place et ses avantages personnels. Au final, on se demande qui est ce mystérieux Claude Marker et qu'elle est sa part exact dans son personnage principal, Coralie Le Gall.
Merci à Suzanne, de "Chez les filles" pour cet envoi qui a fait mouche !
Plusieurs blogs en parlent, dont Elfique qui a trouvé ce roman très bon ; pour Armande c'est un véritable électro-choc pour conscience endormie ; pour Saxaoul, il se lit très facilement ; pour Estelle, c'est un roman plaisant ; pour Katell, c'est un thriller au réalisme subjuguant ; Neph n'a pas du tout apprécié cette lecture ; Belle de Nuit a regretté les anglicismes traduits, mais a aimé ce roman policier atypique. D'autres, peut-être ? Merci de me le faire savoir.
Il arrive parfois que l'on se sente proche de ces "naufragés de la vie", loqueteux, dépenaillés, sales, orduriers. Morts parfois, tout en donnant l'apparence de vivre. Vivre un enfer au quotidien, parce que l'on vous a fracassé l'existence. S'oublier dans le travail, ne plus ressentir d'envie, de désir, n'avoir que des automatismes, des réflexes de survie à la place d'émotions et de passions. Et puis, un jour, se réveiller de cette torpeur, de cette douleur de vivre, de cet géhenne et décidé de se battre - au sens propre - chercher à se venger, haïr son adversaire pour ne plus retomber dans les limbes d'une vie massacrée.
C'est le choix opéré par le commissaire Coralie Le Gall pour surmonter une terrible douleur psychique. Et cela tombe plutôt bien, puisque l'on vient de lui confier une enquête qui promet d'être tout, sauf simple. On a retrouvé le cadavre d'un haut fonctionnaire, attaché au Premier Ministre, sur le parking poisseux d'une zone industrielle en banlieue parisienne. Que pouvait faire un personnage aussi atypique, appartenant à l'élite de la nation, dans un quartier aussi piteux ? Surtout, cette enquête va s'avérer des plus délicates. Non pas tant en raison du mort - déjà important en lui-même -, mais du contexte. Le milieu de la politique, des grands commis de l'État est un monde à part, au-dessus de tout soupçon. Qu'un intrus tente de pénétrer leur système ou de perturber leurs arrangements, il n'en ressortira pas indemne. Le monde de la politique est un engrenage perfide qui broie les plus naïfs, les plus purs ou les moins avertis. "Et satisfaits d'eux-mêmes, et d'eux seuls. Se bataillant comme des chiots, mais, comme eux, se pourléchant les uns les autres et ne se plaisant que dans leur engeance, s'amnistiant par avance de tout, responsables de rien, s'étant accordé tous les droits, une fois pour toutes, comme phraser à creux, promettre et mentir à tire-larigot, se goberger comme futaille, voler ... Avec, pour les bas boulots, qui fatiguent, et les combinent, qui risquent, des tâcherons, répartis en partis, syndicats, associations ... Avec, à l'horizontale et à la verticale, en diagonale, en zig et en zag, des coteries, sectes, sous-sectes ... Tous brigands s'autocélébrant, se cooptant, népotifiant, décourageant et écartant quiconque sait, sait faire, ose penser".
Parce que Hubert de Vaslin, le cadavre, n'est vraiment pas n'importe qui. Brillant sujet aux vieilles origines aristocratiques dont un ancêtre a été l'ami Fénelon, passé de la magistrature à la grande entreprise du CAC 40, pour rejoindre les ministères prestigieux, il terminait une thèse sur Leibniz, philosophe, mathématicien et théologien allemand du 17e - 18e Siècles prônant l'amour de Dieu, lorsqu'il a été retrouvé avec une balle dans la tête. Dès le départ, son entourage professionnel pense au suicide d'un homme surmené. Mais cette théorie ne tient pas la route. Pour couronner le portrait, Hubert de Vaslin était un homme exceptionnel, qui ne possédait que des qualités. Cultivé, intelligent, homme de l'ombre, bien né, riche, désintéressé. Il était intime avec le Premier Ministre qui lui avait confié une mission de confiance, coordonner les services de polices et de renseignements, en France et à l'étranger. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu'au jour où Hubert de Vaslin a souhaité quitter son poste de conseiller. Comme cela, sans aucune raison apparente. Depuis, il n'était plus l'ami de personne. Relégué dans un placard doré, le marquis de Vaslin a poursuivi ses recherches sur Leibniz. Pas perturbé du tout par cette nouvelle situation, peu reluisante.Pas de vague à l'âme non plus, qui puisse laisser l'once d'un soupçon d'un acte désespéré.
Qui peut en vouloir à ce personnage singulier, remarquable, considéré comme un excentrique dans son milieu, pour maquiller son meurtre en suicide ? Qu'a découvert Hubert de Vaslin qui méritait une sentence digne de la Camorra ? Ce que comprendra petit à petit le commissaire Coralie Le Gall, c'est qu'elle a été choisie pour la connaissance de ce milieu dont elle est issue, et que les commanditaires de ce crime essaient de la manipuler. "La caste des politiciens et hautes fonctionnaires. Je me suis toujours trompée sur eux, tout au long de ma chienne de carrière. D'abord, je les ai jugés tocards, ringards, nullards. J'avais un exemple sous les yeux : l'un d'eux était mon proche. Puis je les ai constatés parasites, voleurs goinfres, tricheurs. Ensuite, m'est apparu le système. Non plus seulement la caste, mais ses soutènements financiers, idéologiques, criminels, ses réseaux d'échanges de bénéfices, le dépouillement entrepris sur tout un peuple, jusqu'à l'épuisement de ce peuple, jusqu'à sa mort. [...] Et maintenant, le les découvre ... fous. Inconscients du mal. Inconscients du mal qu'ils causent, des souffrances qu'ils provoquent. Inconscients que le vol est mal, que le meurtre est mal ... Ils sont le mal. Et ils ne le savent pas".
Qui peut être Claude Marker, l'auteur de ce "Cadavre d'État" ? C'est la question que je me suis posée tout au long de la lecture de ce roman noir. Un homme politique qui a voulu régler ses comptes avec quelques anciens "amis" ? Un haut fonctionnaire, un énarque, un juge d'instruction ou un procureur qui est passé par les coulisses des ministères, qui en a trop vu, trop entendu, et qui a décidé de laver son linge sale en place publique ? Un commissaire, un journaliste qui a enquêté, suivi des affaires d'État et qui - sous couvert du pseudonyme - raconte les arcanes du pouvoirs, ceux le détenant réellement, ceux croyant le détenir ? J'avoue ne pas avoir trouvé la solution à cette énigme. Ce que je sais, par contre, c'est que l'auteur maîtrise parfaitement les rouages du système politique et de la haute fonction d'État, des relations ambiguës que ces milieux entretiennent avec la presse.
"Cadavre d'État" est un roman policier qui tient son lecteur en haleine dès les premières pages. Jusqu'au bout, on a envie de savoir, de comprendre, de connaître les tenants et les aboutissants de cette sordide affaire publique. On suit le commissaire Le Gall, personnage énigmatique, fantasque et caméléon, passant avec une aisance déconcertante des ors de la République aux zones de non-droit des banlieues abandonnées à leur triste sort. Personnalité complexe qui a coupé les ponts avec son monde d'origine, elle pourchasse, poursuit, traque tous ceux qui - dans les ministères, la haute administration, les affaires -, s'allient au pire par intérêt personnel. C'est un peu sa quête du Graal. Sans éviter les poncifs avec le policier véreux, de l'inspecteur brillant mais taciturne, de celui issu des minorités visibles, des politiciens tous pourris et vendus à l'argent roi et facile, des énarques aux dents longues et qui raclent le parquet, l'auteur(e) revient sur plusieurs affaires qui ont défrayé la chronique et secoué le monde politique dans les années 1990. Dans une langue qui manie aussi bien l'argot professionnel que la langue de bois policée des palais de la République, tout en francisant les anglicismes, l'auteur(e) nous montre un monde à des années-lumières du politiquement correct, où tous les coups bas sont permis pour conserver sa place et ses avantages personnels. Au final, on se demande qui est ce mystérieux Claude Marker et qu'elle est sa part exact dans son personnage principal, Coralie Le Gall.
Merci à Suzanne, de "Chez les filles" pour cet envoi qui a fait mouche !
Plusieurs blogs en parlent, dont Elfique qui a trouvé ce roman très bon ; pour Armande c'est un véritable électro-choc pour conscience endormie ; pour Saxaoul, il se lit très facilement ; pour Estelle, c'est un roman plaisant ; pour Katell, c'est un thriller au réalisme subjuguant ; Neph n'a pas du tout apprécié cette lecture ; Belle de Nuit a regretté les anglicismes traduits, mais a aimé ce roman policier atypique. D'autres, peut-être ? Merci de me le faire savoir.
9 commentaires:
Chez les filles me donnaient à choisir, j'ai pris un autre. Baste!
Ton billet me fait penser aux romans de Dominique Manotti, romans politico policier que j'aime beaucoup
je viens d'aller voir l'éditeur carnet nord inconnu pour moi
je ne peux plus l'ajouter dans ma valise car je ne peux déjà pas la fermer !
@ Keisha : L'autre sera certainement aussi intéressant ! J'ai hésité avant d'accepter, mais je ne l'échangerais pas contre un autre maintenant que je l'ai lu ...
@ Dominique : Je ne connaissais pas cet auteur (Dominique Manotti), mais en regardant rapidement sur Amazon, j'ai vu quelques ouvrages (dont un, en particulier !) qui a attiré mon attention ... Pour ma valise, c'est un peu le même dilemme !!
Je ne vais pas lire ton article !
Pourquoi ?
Parce que je l'ai reçu aussi (hier) et j'ai commencé à le lire (une quarantaine de pages, les deux premiers chapitres, il me semble) donc...
Ouille, je l'ai lu, et ai été bien moins séduite que toi, pour ne pas dire pas du tout...
@ Catherine : Je comprends que tu n'aies pas du tout envie de te laisser influencer ! Bonne lecture, en espérant qu'il te convienne ...
@ Neph : Je savais bien que je l'avais vu sur ton blog ! Je vais de ce pas rajouter ton lien ...
Je suis en pleine lecture (il ne me reste que 150 pages à lire) et pour l'instant je le trouve très particulier par sa contenance mais très intéressant. Mon avis bientôt sur mon blog. En tout cas, ton commentaire englobe tout ce que j'ai pu ressentir au long de cette lecture.
Bon ben voilà. Avis positif pour moi. J'en dis un peu plus sur mon blog ;)
@ Belledenuit : Je viens de lire ton billet et je le trouve très juste sur le style de ce roman ... Ce qui est un peu gênant, ce sont ces anglicismes traduits ! Je mets ton billet en ligne ...
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