- Courriers de nuit - Olivier et Patrick Poivre d'Arvor (Livre de poche n°30679)
Qui n'a jamais rêvé de voler, de se sentir pousser des ailes tel un oiseau, de glisser sur le monde, de planer au-dessus des éléments ? Si la réponse est moi, alors passez votre chemin, relisez tous les livres de Saint-Exupéry, "Mermoz" ou "L'équipage" de Kessel, d'autres encore, la liste n'est pas exhaustive. Tout ce que vous voulez, mais évitez "Courriers de nuit" d'Olivier et de Patrick Poivre d'Arvor. Il vous coupera les ailes du désir ; vous les brisera net. Ce qui était une belle promesse de balades par-delà les mers et les océans, les déserts et les chaines montagneuses de France, d'Afrique et d'Amérique latine, n'aura été qu'une suite aride de biographies aux multiples détails souvent sans grand intérêt. Je pèse mes mots. C'est la déception qui dicte ces quelques phrases venimeuses.
Au départ, pourtant, l'introduction pouvait laisser croire à un beau livre d'aventures humaine et technique, celle de l'Aéropostale. Une nuance, cependant. nos deux écrivains n'y parlaient que d'eux ! De quoi mettre la puce à l'oreille à quelqu'un d'averti. Je ne me suis pas méfiée. Ils se mettaient en avant, rappelant leur enfance faite de rêves "de petits princes ou de grands pilotes". Quoi de plus naturel, surtout lorsque votre grand-père se nomme Numa Castelain. Vous ne connaissez pas ? Pas de soucis ! "Courriers de nuit" vous apprendra qu'il est à l'origine de la Patrouille de France après avoir été vrai héros de la Grande Guerre, pilote émérite ayant abattu de nombreux avions ennemis et des zeppelins, et ami de Saint-Exupéry, de Mermoz et de Guillaumet. Et leur grand-mère, Gabrielle ? C'était une proche de Consuelo, la veuve d'Antoine de Saint-Exupéry. C'est bien. C'est beau. Est-ce suffisant pour en faire un livre ? Je n'en suis pas du tout persuadée, encore moins convaincue. Mais continuons encore un peu sur la planche savonneuse qu'est "Courriers de nuit".
"Courriers de nuit" fait immédiatement penser à "Courrier sud" de Saint-Exupéry. Je vous arrête de suite, au risque de broyer définitivement vos rêves d'envolées lyriques. Circulez, il n'y a rien à voir, rien à comparer. On n'est pas dans le même monde. Ici, c'est plutôt le règne de la glaciation. Je suis odieuse ? J'assume. Je suis frustrée ? Bien sûr. Plus encore. Déçue, désappointée. La suite, s'il vous plait. Parce que j'ai lu. Quand même. Un peu. Une centaine de pages environ sur les 250 pages de l'ouvrage. Ce que j'en ai retenu ? Que nos trois légendes de l'aviation n'auraient jamais pu se rencontrer si l'Aéropostale n'était pas sortie du cerveau génial d'un certain Pierre-Georges Latécoère, homme d'affaires, homme du monde, dandy, risque-tout, homme à femmes. Pourquoi n'auraient-ils pas pu se fréquenter ? Tout simplement parce que Antoine de Saint-Exupéry était né vicomte à Lyon, Jean Mermoz dans une auberge dans les Ardennes et Henri Guillaumet, pauvre paysan en Champagne. De la vieille aristocratie au servage ! Quoi d'autre ? Que l'exploit de Louis Blériot qui traversera le premier la Manche en trente-sept minutes, mettant l'Angleterre à portée d'ailes, déterminera leur vocation commune.
Le reste ? Quelques bons moments épars où l'on apprend deux trois éléments sur ces pionniers. Rien de plus. Je n'ai pas pu aller plus loin. Trop aride, trop sec, trop froid. On envisage la fin inexpliquée de Saint-Exupéry et on connaît la chute de ses autres compagnons d'infortune. Il manque du liant, de la vie, de la rondeur, de la chaleur. On se perd dans des riens insignifiants. On a l'impression que "Courriers de nuit" est une succession d'histoires personnelles mises bout à bout pour en faire un roman d'aventure humaine. C'est loin d'être suffisant. Un roman à quatre mains doit sans doute être difficile à écrire, chacun y mettant sa part de personnalité, sa façon de ressentir l'événement, le sujet. De là à ruiner un thème aussi riche et vivant que les débuts de l'aviation civile, il y a un grand pas que Olivier et Patrick Poivre d'Arvor n'ont pas hésité un instant à franchir. Un point positif, ils connaissent leur sujet, le maîtrise, parce que l'on sent que c'est une vraie passion pour eux.
Je refuse de croire que ces deux-là soient des écrivains surfaits, l'introduction prouverait - à elle seule - le contraire. La lecture de "Courriers de nuit" est une erreur de ma part. Je n'ai pas accroché, n'y ai pas adhéré. Tant pis. Il me reste "Disparaître" dans ma PAL, sur la fin de Lawrence d'Arabie. J'espère me réconcilier avec eux à cette occasion !
Au départ, pourtant, l'introduction pouvait laisser croire à un beau livre d'aventures humaine et technique, celle de l'Aéropostale. Une nuance, cependant. nos deux écrivains n'y parlaient que d'eux ! De quoi mettre la puce à l'oreille à quelqu'un d'averti. Je ne me suis pas méfiée. Ils se mettaient en avant, rappelant leur enfance faite de rêves "de petits princes ou de grands pilotes". Quoi de plus naturel, surtout lorsque votre grand-père se nomme Numa Castelain. Vous ne connaissez pas ? Pas de soucis ! "Courriers de nuit" vous apprendra qu'il est à l'origine de la Patrouille de France après avoir été vrai héros de la Grande Guerre, pilote émérite ayant abattu de nombreux avions ennemis et des zeppelins, et ami de Saint-Exupéry, de Mermoz et de Guillaumet. Et leur grand-mère, Gabrielle ? C'était une proche de Consuelo, la veuve d'Antoine de Saint-Exupéry. C'est bien. C'est beau. Est-ce suffisant pour en faire un livre ? Je n'en suis pas du tout persuadée, encore moins convaincue. Mais continuons encore un peu sur la planche savonneuse qu'est "Courriers de nuit".
"Courriers de nuit" fait immédiatement penser à "Courrier sud" de Saint-Exupéry. Je vous arrête de suite, au risque de broyer définitivement vos rêves d'envolées lyriques. Circulez, il n'y a rien à voir, rien à comparer. On n'est pas dans le même monde. Ici, c'est plutôt le règne de la glaciation. Je suis odieuse ? J'assume. Je suis frustrée ? Bien sûr. Plus encore. Déçue, désappointée. La suite, s'il vous plait. Parce que j'ai lu. Quand même. Un peu. Une centaine de pages environ sur les 250 pages de l'ouvrage. Ce que j'en ai retenu ? Que nos trois légendes de l'aviation n'auraient jamais pu se rencontrer si l'Aéropostale n'était pas sortie du cerveau génial d'un certain Pierre-Georges Latécoère, homme d'affaires, homme du monde, dandy, risque-tout, homme à femmes. Pourquoi n'auraient-ils pas pu se fréquenter ? Tout simplement parce que Antoine de Saint-Exupéry était né vicomte à Lyon, Jean Mermoz dans une auberge dans les Ardennes et Henri Guillaumet, pauvre paysan en Champagne. De la vieille aristocratie au servage ! Quoi d'autre ? Que l'exploit de Louis Blériot qui traversera le premier la Manche en trente-sept minutes, mettant l'Angleterre à portée d'ailes, déterminera leur vocation commune.
Le reste ? Quelques bons moments épars où l'on apprend deux trois éléments sur ces pionniers. Rien de plus. Je n'ai pas pu aller plus loin. Trop aride, trop sec, trop froid. On envisage la fin inexpliquée de Saint-Exupéry et on connaît la chute de ses autres compagnons d'infortune. Il manque du liant, de la vie, de la rondeur, de la chaleur. On se perd dans des riens insignifiants. On a l'impression que "Courriers de nuit" est une succession d'histoires personnelles mises bout à bout pour en faire un roman d'aventure humaine. C'est loin d'être suffisant. Un roman à quatre mains doit sans doute être difficile à écrire, chacun y mettant sa part de personnalité, sa façon de ressentir l'événement, le sujet. De là à ruiner un thème aussi riche et vivant que les débuts de l'aviation civile, il y a un grand pas que Olivier et Patrick Poivre d'Arvor n'ont pas hésité un instant à franchir. Un point positif, ils connaissent leur sujet, le maîtrise, parce que l'on sent que c'est une vraie passion pour eux.
Je refuse de croire que ces deux-là soient des écrivains surfaits, l'introduction prouverait - à elle seule - le contraire. La lecture de "Courriers de nuit" est une erreur de ma part. Je n'ai pas accroché, n'y ai pas adhéré. Tant pis. Il me reste "Disparaître" dans ma PAL, sur la fin de Lawrence d'Arabie. J'espère me réconcilier avec eux à cette occasion !
6 commentaires:
J'avais lu "Disparaitre " des mêmes auteurs et j'avais trouvé que c'était assez plat comme narration. Comme le sujet m'intéressait, je l'avais lu jusqu'au bout, mais bof...
Alors moi, tout pareil que Cathe !
Disparaître a été mon premier d'Arvor et probablement le dernier avant longtemps.
J'attends de savoir ce que tu en auras pensé.
@ Cathe : Je l'ai acheté parce que le sujet m'intéresse aussi ... D'un coup, j'ai des suées froides, l'estomac noué, des tremblements et les mains moites !!! Je crois que je me sens mal avec ce roman ;-D On verra si les symptômes se confirment ...
@ InColdBlog : Merci de remuer le couteau dans la plaie ... Je vais attendre encore un peu avant de le lire, sinon les deux livres pourraient passer à la poubelle sous le coup d'une terrible et irrépressible colère ;-D
Je n'ai rien lu de PPDA mais pourquoi pas... J'avais eu une très bonne surprise avec "Les demoiselles de Provence" de Patrick de Carolis.
Je fais un blocage psychologique sur PPDA ;-s
En ce qui concerne le blogoclub de lecture, tu peux laisser un message chez Sylire (elle a mis son adresse mail)pour lui dire que tu es intéressée par le blogclub. C'est ouvert à tout le monde :-D
katell
@ La Liseuse : Je ne te conseille pas "Courriers de nuit" ... J'attends pour "Disparaître", mais je pars sur un avis subjectif. Par contre, je pense que Patrick de Carolis doit avoir une autre plume que PPDA et une autre culture ;-D
@ Katell : Je fais finir par faire le même blocage ... Merci pour l'info. je vais envoyer un mail à Sylire ;-D
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